Dark Web : le côté obscur d’internet pour vendre vos données au marché noir


Rédigé par Benoit Grunemwald le Mardi 8 Septembre 2020 à 16:15

Repaire de pirates informatiques, de criminels, de terroristes et même de membres des services de police, le « Dark Net », c’est la face cachée du réseau internet. Un réseau clandestin dont les contenus ne sont pas identifiés par les moteurs de recherches et sur lesquels ceux qui le fréquentent se livrent à tous les trafics, dont celui de la vente des numéros de carte bancaire à prix dérisoire. Un vaste marché noir décrypté par Benoit Grunemwald, Expert en Cyber sécurité chez ESET France.


Le Dark Web, c'est la face cachée d'Internet, un espace parallèle où les sites sont beaucoup plus nombreux que sur la face visible. (Photo Adobe Stock)
Le Dark Web, c'est la face cachée d'Internet, un espace parallèle où les sites sont beaucoup plus nombreux que sur la face visible. (Photo Adobe Stock)
Le Dark Web  regorge d’offres d’informations personnelles tristement volées. Des numéros de cartes de crédit volées aux comptes de services de paiement détournés et aux comptes de médias sociaux piratés, toutes les données sensibles attirent les pirates les plus malveillants, pour seulement une poignée de dollars. Pour alimenter ce marché des personnes ayant de mauvaises intentions embauchent des cyber-mercenaires pour lancer une attaque par déni de service distribué (DDoS), acheter des logiciels malveillants ou des documents falsifiés ou encore commettre une usurpation d’identité.
 
Mais à quel point vos informations personnelles sont exploitées sur le Dark Net ? Les chercheurs du service de la protection de la vie privée ont passé au crible les listes de ce qui se trouve dans les bas-fonds de l’internet et ont créé une vue d’ensemble des prix moyens exercés sur les faces sombres d’Internet pour des données personnelles volées.
 
Le Dark Web Price Index 2020, soit la liste des prix de divers types d’informations personnelles volées, montre qu’une carte American Express, par exemple, clonée avec un code PIN se trouve en tête de liste des cartes de paiement à 35 $ US. Les informations relatives aux cartes de crédit ne se vendent généralement qu’entre 12 et 20 $ US, tandis que les informations relatives aux comptes bancaires en ligne dont le solde minimum est de 2 000 $US peuvent se vendre à 65 $ US en moyenne.
 
Étonnamment, les offres de piratage de comptes de réseaux sociaux ne sont pas, un élément communément cité, selon le rapport, qui attribue cela aux mesures de sécurité renforcées par les plateformes de médias sociaux, ainsi qu’à la faible demande. En effet, on peut affirmer sans trop de doutes que le prix de vos informations sur les marchés clandestins est régi par les diktats séculaires de l’offre et de la demande. Une fois qu’elles sont proposées, les prix se chiffrent en dizaines de dollars.
 
A contrario ce qui concerne les services de traitement des paiements, les comptes PayPal sont de loin les plus recherchés. Cependant, les comptes volés sont moins chers que les transferts réels à partir de comptes compromis. Il est intéressant de voir qu’un virement compris entre 1 000 et 3 000 $ US coûte en moyenne 320 $ US, tandis que les virements de plus de 3 000 dollars américains coûtent environ la moitié de ce prix, soit 156 $.
 
« Ne sous-estimez jamais la valeur d’une solution de sécurité multicouche »

Par ailleurs, les comptes Gmail ont une valeur de revente relativement élevée, soit 156 $ en moyenne. Cela peut s’expliquer par le fait que de nombreuses personnes utilisent des options de connexion unique, ce qui signifie qu’un compte de messagerie électronique compromis pourrait ouvrir tout un trésor de données et un accès à divers autres services.

Fait plus surprenant encore, les cybercriminels proposent également leurs services à la location. Les acheteurs potentiels peuvent comparer les prix des attaques DDoS en fonction de la taille et de la durée de l’attaque, en commençant dès 10 $ US et jusqu’à plus de 800 $ US. Les pirates informatiques proposent également à la vente diverses formes de logiciels malveillants à des prix oscillant entre 70 $ US à 6 000 $ US, en fonction de divers facteurs.
 
Bien que la majeure partie des données sensibles usurpées proviennent de violations de données à grande échelle qui ont frappé d’innombrables entreprises au fil des ans, il existe de nombreuses mesures simples que vous pouvez prendre pour vous protéger. 
 
Par exemple, il est important de se méfier des attaques par hameçonnage qui ciblent vos identifiants de connexion ou vos données bancaires. Au lieu d’utiliser des mots de passe aisément mémorisable, optez pour une entière phrase de passe : forte et unique (composée de chiffres, de lettres et de caractères de ponctuation et spéciaux d’au moins 10 caractères) différente pour chaque compte. 
 
Il est fondamental d’adopter l’authentification à multiples facteurs chaque fois qu’elle est disponible, par exemple l’envoi d’un code de sécurité par SMS. N’utilisez jamais un réseau Wi-Fi non sécurisé pour accéder aux comptes sur lesquels se trouvent vos données sensibles. Exit donc les réseaux publics mis à disposition gratuitement dans les rues et les établissements ouverts au public. Utilisez les services de notification de brèches de données (détection de failles) pour savoir si vos données ont été volées lors d’une violation de données connue. Enfin, ne sous-estimez jamais la valeur d’une solution de sécurité multicouche (proposant des protections spécialisées) et assurez-vous qu’elle est à jour.

Bon à savoir : Fondée en 1992, ESET  est le 1er éditeur européen en solutions de cybersécurité, spécialisé dans la conception et le développement de logiciels de sécurité pour les entreprises et le grand public. L’entreprise qui est née de la fusion de deux sociétés privées, à son siège social à Bratislava en Slovaquie





              

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