Internet des objets : les réseaux bas débit deviennent indispensables


le Lundi 10 Juillet 2017 à 14:23

Les spécialistes de l’Internet des Objets (IoT) sont tous d’accord : dans les cinq ans à venir il faudra connecter 80 milliards d’objets connectés dans le monde. Si une grosse partie utiliseront les technologies traditionnelles, GSM et WiFi, les experts estiment qu’un tiers devraient être connectés à des réseaux radio bas débit et longue portée, soit un marché total adressable potentiel de 26 milliards d’objets connectés. De quoi aiguiser l’appétit des entreprises technologiques qui se lancent dans la bataille de l’IoT.



Avec plusieurs milliards d'objets connectés à Internet, les réseaux bas débit deviennent incontournables (Photo © wichapon)
Avec plusieurs milliards d'objets connectés à Internet, les réseaux bas débit deviennent incontournables (Photo © wichapon)
Les réseaux bas-débit ou LPWAN  (Low-PowerWideArea Network) pour les spécialistes de l’IoT (Internet of Things – Internet des objets) commence à intéresser un nombre croissant d’entreprises. Et pour cause : ce sont ces réseaux qui se chargent d’acheminer les données des capteurs sans fil, du compteur d’énergie aux emplacements de places de parkings, la gestion de l’éclairage ou encore la surveillance du trafic routier. Ils se présentent donc comme l’un des maillons de la ville intelligente.
 
Et les enjeux sont importants puisque demain la plupart des objets connectés et une large part des équipements publics utiliseront ces réseaux hertziens pour transporter les données issues de capteurs qui récoltent en temps réel des informations sur leurs usages ou leur environnement. Selon IDATE, un Think tank spécialisé dans l’économie numérique, les médias, l'internet et les télécommunications,  d’ici 2020 c'est-à-dire dans moins de trois ans, « 80 milliards d'objets connectés seront installés dans le monde. Et relier ces objets pour leur permettre de communiquer entre eux et récolter des informations ou leur en envoyer, s'avère donc crucial ».
 
C'est à ce stade qu'interviennent les réseaux bas débit, une technologie de pointe où la France est très bien placée avec Sigfox et Qowisio, mais aussi LoRa (un réseau créé en France mais racheté par l'Américain Semtech). A ces trois principaux réseaux s’en ajoutent d’autres (3GPP  , Weightless  , Ingenu  , … ) ainsi que des alliances industrielles pour la gestion de leur propres matériels à l’exemple de WIZE (GRDF, SagemCom, et SUEZ)

Qowisio : des solutions clés en main pour le bâtiment

Installée à Angers (France) et dans plusieurs villes à fort développement technologique et notamment à Austin (Texas), l’entreprise Qowisio est spécialisée dans la réalisation de solutions d’objets connectés, clés en main et à faible coût, notamment dans le domaine du bâtiment. « Qowisio est la seule société de l’IoT qui propose une offre unique intégrant l’objet, la connectivité et l’applicatif dédié aux données dans plusieurs domaines », explique David Halopé, le Directeur Marketing Opérationnel de Qowisio. L’entreprise qui a déjà installé plusieurs réseaux en France et à l’étranger, insiste sur sa solution globale, sur la grande autonomie de ses capteurs dont l’autonomie leur permet de vivre plusieurs années, sur la fiabilité en terme de connectivité et sur sa très grande portée (plusieurs dizaines de kilomètres) laquelle permet de déployer un réseau plus facilement et plus efficacement. Qowisio est très bien implanté dans le secteur immobilier et notamment auprès des bailleurs sociaux pour la surveillance, la maintenance du matériel et les économies d’énergie.  Pour en savoir plus : www.qowisio.com

Sigfox : le pionnier qui séduit investisseurs

Pour s’imposer, Qowisio doit se battre contre Sigfox, une société particulièrement active qui, comme son nom ne l’indique pas, est française.  Opérateur télécom de l’Internet des objets, créé en 2010 et implanté à Labège, en banlieue toulousaine, Sigfox revendique la place de « leader mondial de la connectivité des objets ».  Avec pas moins de 5 levées de fonds dont la dernière de 150 M€, la société toulousaine qui s’appuie, à l’international, sur des opérateurs partenaires, désignés sous le vocable Sigfox Operators (SO) dans une trentaine de pays et grandes métropoles, est soutenue par des investisseurs de haut niveau comme Bpifrance, Elai Partners, Intel Capital, Ixo Private Equity ou encore le fonds Partech Ventures, mais aussi d'industriels intéressés comme Air Liquide ou l'opérateur espagnol Telefonica. L’un des faits d’arme de Sigfox est l’installation de plus de 11 000 capteurs à Moscou, ville connue pour ses problèmes de mobilité, pour informer la capitale sur l’état de la circulation et du stationnement.  Pour en savoir plus : www.sigfox.com

LoRa : le réseau privilégié par Bouygues Telecom et Orange

Concurrent direct des deux précédents et notamment de Sigfox qui ne voit pas d’un bon œil qu’on lui marche sur les pieds, le protocole LoRaWAN pour « Long Range Wide-area network » ou « réseau étendu à longue portée », initié par la startup Grenobloise Cycléo, a pris le nom de LoRa suite à l’acquisition de l’entreprise française par l’américain Semtech en 2012.  Le protocole LoRaWAN sur la couche physique LoRa permet de connecter des capteurs ou des objets nécessitant une longue autonomie de batterie (plusieurs années), dans un volume de la taille d'une boite d'allumettes ou d'un paquet de cigarette, le tout à un coût réduit. En France, Bouygues Telecom  et Orange ont rallié la LoRa Alliance. Destinée principalement à des clients industriels, cette alliance vise à séduire des grands groupes comme Primagaz ou Veolia. Orange qui s'intéresse à tous les aspects liés à la consommation de l'énergie, à la mesure de l'humidité, ou aux applications liées à la localisation d'équipements comme les bus ou les trains a lancé un projet pilote à Grenoble, avec une vingtaine d'entreprises. LoRa est également présent dans une trentaine de pays. Pour en savoir plus : www.lora-alliance.org

Derrière cette bataille des standards IoT, un autre enjeu se fait jour, celle de la cybersécurité. Comment sécuriser ces nouvelles « portes d’entrée » pour les pirates, sans augmenter de manière substantielle les coûts des capteurs et des projets IoT ? C'est la question qu'il faut désormais se poser. Face à ces réseaux radio, les réseaux filaires plus faciles à sécuriser, n’ont pas dit leur dernier mot.

Réseaux bas débit, taillés pour l'Internet des Objets






              

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