« La Ruche qui dit Oui ! », un réseau qui valorise l’agriculture de proximité


le Lundi 16 Octobre 2017 à 11:00

Créée à l’initiative d’Equanum SAS, une entreprise de l’économie sociale et solidaire fondée en septembre 2011 par trois personnes dont l’actuel secrétaire d’Etat au numérique, Mounir Mahjoubi, « la Ruche qui dit Oui ! », est désormais implantée dans de nombreuses villes, dont Angers qui en compte trois. Ce réseau permet à des agriculteurs-producteurs et des artisans de disposer d’une plateforme numérique qui leur permet de vendre leurs productions en direct à une clientèle le plus souvent urbaine.


Distribution au One Way à Angers (photo Charlotte Hubert)
Distribution au One Way à Angers (photo Charlotte Hubert)
A la Ruche du Roi René, à Angers, l’une des mille ruches actuellement en activité sur l’ensemble du territoire français, on y vient parce qu’on partage surtout des valeurs économique et sociales, mais pas seulement. « La Ruche est une bonne alternative pour ceux qui n’ont pas le temps de faire leurs courses au marché », explique Anthony Léguillon, administrateur local avec Charlotte Hubert. «  Mais elle permet surtout aux petits producteurs locaux de vendre leurs produits aux prix qu’ils ont eux-mêmes fixé ».  La plupart des producteurs sollicitent la Ruche ou sont conseillés par les adhérents, « mais nous allons à leur rencontre sur le terrain pour mieux les connaître », précisent les responsables de la Ruche du Roi René.
 
Les organisateurs qui prélèvent un pourcentage sur la vente, pour le fonctionnement de la structure locale et la plateforme web qui permet de passer les commande et régler en ligne, ne cachent pas le coté commercial du projet. « Chacun est rémunéré pour son travail, ça me semble normal, mais contrairement à la grande distribution, ce n’est pas la notion de profit qui prime, mais bien la possibilité aux petits producteurs de vendre  leurs produits au prix qui leur permet de vivre de leur travail. C’est un projet collectif qui favorise aussi le contact entre les producteurs et les consommateurs. Il maintient le lien social ». Les ruches sont, pour les responsables et les adhérents, un moyen de faire prendre conscience de l’utilité de conserver cette petite agriculture qui s’attache à vendre des produits sains, cultivés ou élaborés, à proximité des villes. C’est l’opposé de la grande distribution  qui recherche le profit en allant chercher les produits les moins chers à l’autre bout de la planète.
 
Dans la pratique la Ruche s’apparente aux AMAP (Association pour le maintien d’une agriculture paysane), un principe auxquels certains consommateurs sont particulièrement attachés. « Nos objectifs sont semblables puisque nous avons intérêt à maintenir une production locale », appuie Anthony Léguillon. « La difficulté de l’AMAP pour certains consommateurs c’est qu’ils  s’engagent  pour recevoir chaque semaine un panier de légumes et produits locaux, au gré des saisons et des disponibilités  ». On n’en mesure pas le contenu à l’avance. « A la Ruche, le consommateur choisit ce qu’il souhaite dans la liste proposée chaque semaine par les producteurs locaux. Chacun peut-même s’approvisionner dans plusieurs ruches ».
 
« Les consommateurs  acceptent de payer le vrai prix et ont surtout envie de valoriser le travail de petits agriculteurs locaux ».

 Dans les deux cas, ce sont les circuits courts qui sont privilégiés, le relationnel et les rapports humain. «  C’est un peu comme les drives de la grande distribution, à la différence près que nos clients savent qu’ils vont avant tout favoriser une agriculture locale, avec des produits authentiques, ceux de notre enfance », souligne Anthony Léguillon.  « Pour les consommateurs,  c’est avant tout un choix de vie. Ils acceptent de payer le vrai prix et ont surtout envie de valoriser le travail de petits agriculteurs locaux qui dans tous les cas ne produisent pas assez pour vendre à la grande distribution ».
 
La Ruche, comme les AMAP, c’est donc l’antithèse de la production industrielle, celle que l’on retrouve sur les étals des supermarchés, dont on ne maitrise pas la provenance et le mode de culture. « Chaque semaine les producteurs distribuent eux-mêmes les commandes et les consommateurs peuvent discuter avec eux, les questionner sur la façon dont ils cultivent ou élaborent leurs produits ». Et c’est bien ce qui fait la différence.
 
Les produits de la Ruche du Roi René, commandés à l’avance, sont distribué chaque mercredi soir au ONE WAY,  16 rue des Lices à Angers, un concept cosy qui regroupe un salon thé et une cuisine simple, avec une galerie d’art.  «  Nous avons été bien accueilli ici et le propriétaire achète même ses produits aux producteurs de la Ruche. La garantie de manger bon et sain ».
 
Fondée en 2010, par Guilhem Chéron, Marc-David Choukroun et Mounir Mahjoubi, l’objectif Equanum SAS, la petite entreprise qui gère « la Ruche qui dit Oui ! » est  de réduire le nombre d'intermédiaires entre les producteurs et artisans et les consommateurs en optimisant la vente en circuit court. L’entreprise se rémunère par une commission de 16,7 % sur les commandes.  La moitié est reversée à  la personne responsable de la ruche, pour les frais d’organisation,  l'autre moitié finance le développement, les frais fixes et les dirigeants et salariés de l'entreprise. En novembre 2012, la société a reçu le label « Entreprise sociale et solidaire » par le ministère français du travail.
 
En février 2017, le réseau la « Ruche qui dit Oui ! » comptait 1 050 Ruches pour  180 000 membres actifs, 13 000 producteurs et artisans. Depuis sa création, le réseau  a enregistré un volume d'affaire dépassant les 75 millions d'euros. (source la Ruche qui dit Oui !)
 
Angers compte trois ruches : Lac de Maine, Roi René et dernièrement celle du Quai. Certains producteurs sont communs aux trois ruches, mais pour favoriser les déplacements entre les adhérents chacune ne distribue pas le même jour : Mercredi pour le Roi René, Jeudi pour le Quai et vendredi pour le Lac de Maine.
 
Pour en savoir plus et s’inscrire : laruchequiditoui.fr






              

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