La smart city : effet de mode ou nouveau modèle d’urbanisation


le Lundi 10 Avril 2017 à 10:53

Malgré les améliorations que chaque collectivité tente d’apporter en matière d’urbanisation ou d’amélioration des usages grâce aux outils technologiques, la ville produit toujours autant nuisances. Plus que technologique c’est à un défi environnemental et humain que devront répondre les élus locaux s’ils veulent que la ville qu’ils gèrent accède au statut de ville intelligente.


La ville de Lyon et notamment sont quartier situé à la confluence du Rhône et de la Saône, s'impose comme une figure de proue en matière de smart-city (Photo LDD Pixabay)
La ville de Lyon et notamment sont quartier situé à la confluence du Rhône et de la Saône, s'impose comme une figure de proue en matière de smart-city (Photo LDD Pixabay)
Emissions de CO2, pollution de l’air, gaspillage alimentaire, des nuisances modernes qui permettent de penser que « le défi urbain s’annonce avant tout écologique » soulignait dernièrement le quotidien Les Echos dans un sujet sur la ville intelligente.
 
Concevoir une ville intelligente qui se nourrit des technologies de l’information et dans laquelle chacun réussit à vivre en parfaite harmonie tout en respectant l’environnement, est un objectif réaliste ou un simple effet de mode ? C’est la question qu’on est en droit de se poser, d’autant que tous ceux qui se penchent sur l’avenir de notre société, ONU en tête, prédisent que les trois quart de la population vivront dans des métropoles alors que nous ne sommes que 55% aujourd’hui.
 
Avec une croissance de 2,5 milliards d’individus les grandes métropoles et tous les rejets que cela entraine notamment en matière de pollution issue des énergies fossiles et de hausse des coûts énergétiques, les villes n’ont d’autres solutions que de revoir leur modèle en la matière.
 
Fortes de ce constat certaines se sont déjà tournées vers les énergies renouvelables, équipant les toits de cellules photovoltaïques et leurs abord d’éolienne, réduisant du même coup l’impact carbone et les coûts énergétiques à moyen terme. Mais l’intelligence de la ville, telle qu’on l’imagine ne réside pas seulement dans la réduction de la facture énergétique, les nouvelles technologies impactes aussi l’aménagement, les transports, la gestion des ressources et des déchets, la gouvernance… des solutions qui s’adaptent aux usages, renforcent cette notion.
 
« Tout cela manque de cohérence sur le plan national 
 
 
« Mais ce rêve d’une ville qui s’adapte aux besoins de tous se heurte encore à des obstacles », poursuit le quotidien économique. Et justement, le premier qui sépare les délais de mise au point d’une innovation et sa mise en application, est financier. Le second concerne le « Big data », les données que produisent les acteurs de la ville et qui constituent la « matière grise de ville intelligente ».
 
Si de nombreuses collectivités se sont engagées dans la mise à disposition de leurs données, certaines entreprises n’osent pas franchir le pas pour des questions de concurrence. Quant aux particuliers, ils voient dans cette démarche une atteinte à leur vie privée. « D'une manière générale se pose la question de la propriété de ces informations à la limite du domaine public et de la vie privée », rappelle Les Echos.
 
S’ajoute à cela le renouvellement du parc immobilier, trop faible pour permettre la construction de bâtiments intelligents.
 
Tous ces écueils n’empêchent pas certaines villes d’envergure européenne comme Barcelone ou Francfort d’avancer et à certaines de se transformer en laboratoire pour la Smart City, à l’exemple d’Angers (49). Des opérations timides, mais encourageantes, comme le projet d’aménagement Euratlantique de Bordeaux, avec ses collectifs écologiques en bois, Carmaux qui produit de l’électricité solaire avec 6600 m2 de panneaux photovoltaïques sur les toits des bâtiments communaux, Lyon Confluences reconnu pour son efficience énergétique, Toulouse avec un schéma directeur Smart City de 500 millions d’Euros en 5 ans sur 15 chantiers prioritaires.
 
Malgré ces initiatives qui vont dans le sens d’une ville qui fait preuve de ruse pour économiser tout en réduisant ses émissions de CO2, force est de constater que « tout cela manque de cohérence sur le plan national et que l’attention médiatique se porte en priorité sur l'ubérisation de l'économie au détriment d'autres révolutions numériques, plus techniques, mais fondamentales », conclut le quotidien. Si le modèle urbain n’est pas encore acquis, la plupart des projets réussissent  à répondre aux usages « en réconciliant bien être et efficience ».





              


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