Le Dossier Médical Partagé pour tous à l'automne prochain


le Samedi 9 Juin 2018 à 10:17

Testé depuis plus d'un an, dans neuf départements pilotes, le dossier médical dématérialisé, d'abord appelé Dossier Médical Personnel (DMP) et désormais Dossier Médical Partagé, devrait être accessible à tous les citoyens avant la fin de l'année. Le point sur cet élément essentiel du processus de e-Santé français.


Des assurés sociaux s'informant sur la mise en place du DMP (Photo CPAM 31)
Des assurés sociaux s'informant sur la mise en place du DMP (Photo CPAM 31)
Dès le mois d'octobre prochain, les Français pourront ouvrir leur Dossier Médical Partagé.  Selon l'Assurance maladie, « l'objectif c'est de passer de 3,5 millions de dossiers ouverts en 2018 à 20 millions en 2020 ». Presque un serpent de mer le désormais Dossier Médical Partagé (DMP). En test depuis décembre 2016 dans les départements du Bas-Rhin, des Côtes-d'Armor, du Doubs, de la Haute-Garonne, de l'Indre-et-Loire, du Puy-de-Dôme, de la Somme , du Val-de-Marne et dans la ville de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques), il devrait se généraliser avant la fin de l'année et permettre a chaque assuré social d'ouvrir et consulter son dossier personnel. 

Alors c'est quoi le DMP ? Le Dossier Médical Partagé, initialement Dossier Médical Personnel, a été créé par la loi relative à l’assurance maladie du 13 août 2004. Selon le Ministère des Affaires sociales et de la Santé, le DMP est un carnet de santé propre à chaque malade, en version dématérialisée, c'est à dire numérique. Fini le papier, ce document permet aux professionnels de santé autorisés, d'accéder aux informations utiles à la prise en charge d'un patient et de les partager avec d'autres professionnels de santé. Ce dossier contient les événements en matière de santé, de chacun : les opérations, les allergies éventuelles, les traitements effectués, les résultats d'examens, les compte rendus d'hospitalisation, … Un dossier de santé toujours accessible pour peu que l'on possède un terminal informatique. Il est sécurisé et l'accès contrôlé par le patient. Seul ce dernier et les professionnels de santé autorisés peuvent y accéder.

Confié à l’Asip, une agence gouvernementale chargée de développer la e-santé et de soutenir l’innovation, en 2011, la première version connaît quelques difficultés, liées au caractère sensible du sujet (échange de données médicales) et la complexité technique de la plate-forme capable de gérer les millions d'usagers. On est à deux doigts d'enterrer le projet. C'est la loi de modernisation du système de santé du 26 janvier 2016 qui donne un nouvel élan au DMP qui devient alors le Dossier Médical Partagé. Le déploiement est confié à la CNAM (Caisse Nationale d’Assurance Maladie), laquelle est déjà en charge du service Ameli, bien connu des assurés sociaux.
 

La Santé est en train de faire sa révolution numérique

Testé sur neufs départements, considérés par la CNAM comme un échantillon suffisamment représentatif en matière de taille, de population et d'organisation des soins, le nouveau DMP sera ajusté en fonction des retours des utilisateurs avant sa généralisation sur l'ensemble du territoire. 

Ce que l'on sait du Dossier Médical Partagé tel qu'il est utilisé dans les départements tests, c'est qu'il s'agit d'un outil numérique destiné à « favoriser la prévention, la qualité, la continuité et la prise en charge coordonnée des soins des patients » comme l'explique la loi de modernisation de 2016. C'est donc bien un dossier médical élargi qui devrait favoriser la collaboration entre les professionnels de santé et éviter les éventuelles erreurs par manque d'information. Selon le vœu de l'actuelle ministre de la Santé, Agnès Buzin, il devrait « fluidifier la relation ville-hôpital pour améliorer le parcours de soin et ainsi éviter les redondances de traitements et d’examens ». Une innovation qui devrait permettre d'éviter les dérives et à la CNAM de faire des économies.

La Santé est donc bien en train de faire sa révolution numérique. Le Dossier Médical Partagé en est l'une des premières pierres, mais d'autre projets allant dans le même sens sont en cours de développement. C'est la cas de la télémédecine pour répondre à la désertification médicale de certaines zones du territoire, ou pour éviter le recours systématique au médecin, mais aussi de la e-prescription, c'est à dire l'ordonnance numérique.

D'ici 2022, l'ordonnance papier que nous connaissions tous devrait disparaître. Elle sera émise par le médecin et stockée dans le DMP. Le pharmacien n'aura plus qu'à l'ouvrir pour connaître la prescription.

De même la carte vitale telle que nous la connaissons aujourd'hui va disparaître pour être installée sur le smartphone du patient qui le présentera au professionnels de santé pour qu'il puisse connaître son numéro d'identification unique et sa validité. Avantage : le patient n'aura plus besoin de recharger sa carte. La présentation de cette carte digitale permettra de vérifier l'identité du patient.

Mais une difficulté va se présenter rapidement. Tous les assurés sociaux ne possèdent pas un smartphone et ne sont pas égaux devant le développent du numérique, notamment les personnes les plus âgées. Une formation et une prise en charge des patients non équipés sera donc nécessaire pour éviter l'exclusion technologique. Pas simple, surtout quand il s'agit de santé.
 





              

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