L'intelligence artificielle pour guérir les maladies neurodégénératives ?


le Lundi 12 Juin 2017 à 12:20

Répliquer le cerveau humain sous la forme d'un supercalculateur qui permettrait de comprendre et guérir les maladies neurodégénératives comme la maladie d’Alzheimer ? Un projet ambitieux, porté par une équipe de neuroscientifiques et soutenu par l’Union Européenne, pourrait voir le jour en 2024 comme l’explique Véronique Lefebvre des Noettes, psychiatre du sujet âgé, dans l’hebdomadaire Le Point.


Aurons nous un jour un cerveau bionique capable de se régénérer à la demande. Un phénomène complexe sur lequel travaillent de nombreux neuroscientifiques (Photo Fotolia kentoh)
Aurons nous un jour un cerveau bionique capable de se régénérer à la demande. Un phénomène complexe sur lequel travaillent de nombreux neuroscientifiques (Photo Fotolia kentoh)
Alors que la médecine du futur ambitionne de réparer l’homme au fur et à mesure qu’il se dégrade pour accroître sa longévité, concevoir un ordinateur qui permettrait d’analyser et trouver des solutions pour vaincre les maladies de cet organe si complexe qu’est le cerveau, n’est pas une idée si folle qu’elle n’y parait. Certains scientifiques en sont sont convaincus que dans l’état actuel du développement de l’intelligence artificielle, c’est tout à fait possible.
 
« Grâce aux biotechnologies que sont les implants sous la peau ou les bioprothèses, on jure que chacun pourra maîtriser son corps et son esprit, afin de retarder le vieillissement et la mort »,  écrit Véronique Lefebvre des Noettes. « Ces espoirs sont portés par un courant mondial de pensée, le « transhumanisme ».
 
L'un des projets phares du transhumanisme, porté par l'Union européenne, consiste à répliquer et stimuler le cerveau humain sous la forme d'un supercalculateur. Ce projet qui porte le nom d’ « Human Brain Project  » est mené par le neuroscientifique israélien Henry Markram, lequel prévoit à l’horizon 2014 d'étudier le fonctionnement du cerveau par « rétro-ingénierie », un procédé qui consiste à étudier un objet pour en déterminer le fonctionnement interne ou la méthode de fabrication.
 
Les chercheurs pensent que cette initiative devrait pouvoir résoudre la problématique de la maladie neurodégénérative d'Alzheimer, laquelle touche 900 000 patients sans espoir de guérison, en France.
 
« Une source d'inspiration pour concevoir de futurs ordinateurs opérant comme des cerveaux humains, voire des robots intelligents ».

 « Cette réplique numérique d'un cerveau humain a été choisie en 2013 pour être l'une des deux « Initiatives phare des technologies futures et émergentes » de l'Union européenne », poursuit Véronique Lefebvre des Noettes. Selon cette dernière, le coût total est estimé à 1,19 milliard d'euros. C’est une somme colossale, mais qui, eu égard de ce qu’elle peut apporter en terme d’espoir pour les malades et leurs accompagnants, est à relativiser. En Europe, les maladies cérébrales touchent une personne sur trois (180 millions d’individus). Un budget de 500 milliards d’Euros y est consacré chaque année.
 
Ce simulateur cérébral doit permettre de tester des hypothèses sur le fonctionnement normal ou pathologique du cerveau humain, ses concepteurs espérant mettre au point des processus de tests de dépistage et de thérapies pour lutter contre la maladie d'Alzheimer mais aussi la dépression ou l'épilepsie.
 
Par ailleurs  « ce simulateur, avec ses schémas de connexion de dizaines de milliers de milliards de « neurones », constituera aussi une source d'inspiration pour concevoir de futurs ordinateurs opérant comme des cerveaux humains, voire des robots intelligents », écrit la psychiatre
 
Mais déjà des chercheurs contestent le bien-fondé de l’entreprise, soulignant son manque de réalisme et son coût important. Pour ces derniers il faudra bien davantage d'équations que prévu pour simuler le comportement d'un cerveau entier. Human Brain Project devrait ainsi inclure au moins 10 000 milliards de variables, sachant que l’on ne dispose pas encore d'un modèle de compréhension solide pour agréger correctement un tel volume de données informatiques.
 
Tout reste possible, l’affaire une affaire d’échelle et d’ambition, sachant que ce projet qui permettrait de numériser la conscience humaine pour mieux la maitriser n’est pas sans danger. Réponse dans sept ans où l’on saurait si le projet d’un cerveau bionique capable de supplanter celui que nous avons et qui se dégénère avec les années, reste possible.  
 
Pour lire la chronique complète de Véronique Lefebvre des Noettes  :  www.lepoint.fr





              

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