Beaucouzé, une commune angevine engagée dans l’habitat bas carbone


Rédigé par Yannick SOURISSEAU le Lundi 10 Février 2020 à 21:34

Commune de la métropole angevine, Beaucouzé (5200 habitants) s’est engagée depuis une vingtaine d’année dans une politique urbaine maitrisée avec l’aménageur public Alter (Anjou Loire Territoire). Cet engagement permet à la collectivité de proposer un habitat ouvert à tous dans lequel la maitrise environnementale est une priorité.


L'écoquartier de Beaucouzé, un projet en pleine évolution qui alterne habitat bas-carbone et espaces végétalisés (photo Alter)
Ville de la périphérie urbaine d’Angers, située en bordure des voies (autoroute et nationale), qui conduisent à Nantes, la ville de Beaucouzé, a connu comme beaucoup de villes périphériques un fort développement pavillonnaire ainsi qu’un développement de zones économiques sur lesquelles se sont implantées de grosses entreprises et commerces, pourvoyeurs d’emplois pour la région angevine.

Dès le début de sa mandature en 2001, l’actuel maire, Didier Roisné, lequel ne se représentera aux prochaines élections, avait proposé une politique volontariste en matière d’habitat social et d’environnement, avec des projets de commerces de proximité et des bâtiments économes en énergie. Une politique discutable, notamment avec l’implantation d’une imposante surface commerciale :  Atoll, dont les propositions écologiques de l’aménageur n’ont pas été menée à leur terme. Mais l’édile à dû composer avec la communauté d’agglomération : Angers Loire Métropole, dont il est le dixième Vice-Président en charge de la politique d'accueil des gens du voyage.
 
Si les zones économiques de la commune ne sont pas considérées comme une réussite sur le plan environnemental, restait alors l’habitat pour lequel la municipalité en place avait plus de champ. Pour l’occasion elle est passé par Anjou Loire Territoire, l’aménageur public de la métropole angevine et du Département de Maine-et-Loire, lequel « concentre, en un seul lieu, toutes les compétences nécessaires pour dessiner le territoire de demain ». 
 
C’est dans l’intelligence collective, en associant habitants, actuels et futurs, les écoles, les associations, les établissements d’enseignement supérieur… que la collectivité a pu puiser des idées en matière de développement de la commune. Pour cela elle s’est fait aider de l’agence Nantaise Wigwam, laquelle s’est vue confié une mission d’Assistance en Maitrise d’Ouvrage (AMO) en intelligence collective.  
 
« Il a ainsi été proposé à tous les acteurs de travailler sur la programmation du corridor écologique, colonne vertébrale du projet, à travers plusieurs formats : rencontres à l’aide de questionnaires, ateliers citoyens et ateliers d’experts », explique Anthony ROUSTEAU, responsable d’opérations à ALTER, sur Construction 21 France. « Parallèlement, des ateliers dédiés aux professionnels de l’immobilier avaient pour objectif de définir les conditions propices à la commercialisation de programmes collectifs en accession privée. Ainsi, la démarche collaborative fut déclinée sur 3 ans, selon un jeu de va-et-vient réguliers entre l’expertise d’usage et l’expertise des professionnels afin de vérifier la faisabilité des propositions ».
 
Cette intelligence collective s’est concrétisée par la réalisation d’un projet urbain de 530 logements sur une surface de 25 ha (Les nouveaux Echats), et un espace public de 35 000 arbres : « la forêt qui pousse », plantés avec les habitants et les écoliers. « La mise en dynamique autour du projet d’un grand nombre d’acteurs a ainsi entrainé la montée en puissance de l’ambition initiale, à savoir favoriser le lien social et la qualité du cadre de vie, grâce à la stratégie bas carbone », poursuit Anthony ROUSTEAU. Un partenariat a même été établi avec l’école d’ingénieurs agronome Agrocampus Ouest, installée sur le campus universitaire voisin pour impliquer les étudiants dans la démarche. 
 
« Améliorer la qualité constructive des maisons individuelle en devançant la future RE 2020 »

Le corridor écologique s’est organisé à travers plusieurs formats : des rencontres et des questionnaires, des ateliers collaboratifs et des ateliers d’experts.  Des ateliers dédiés aux professionnels de l’immobilier ont également été organisés avec l’objectif de définir les conditions propices à la commercialisation de programmes collectifs en accession privée. « La démarche collaborative fut déclinée sur 3 ans, selon un jeu de va-et-vient réguliers entre l’expertise d’usage et l’expertise des professionnels afin de vérifier la faisabilité des propositions », continue Anthony ROUSTEAU.

Conçu par Johanne Guichard, architecte-urbaniste de la ZAC (Agence Johanne SAN) Le programme de l’opération prévoyait une répartition équilibrée entre maisons individuelles et petits collectifs, sur la base de projets précédent dont le retour d’expérience a permis d’améliorer les projets suivants. Pour les aménageurs il s’agissait de créer les conditions favorables à une biodiversité accrue, tout en limiter l’impact environnemental des aménagements. « Il s’agit également d’améliorer la qualité constructive des maisons individuelle en devançant la future RE 2020 tout en développant des programmes collectifs à destination de propriétaires-occupants, à des coûts maîtrisés, et en s’assurant de leur intégration dans l’environnement bâti et paysager », affirme Anthony ROUSTEAU, convaincu, tout comme les élus, d’être sur la bonne voie en matière d’amélioration de la qualité de vie par une approche bas carbone globale.
 
Le bailleur social Angers Loire Habitat, implanté sur la zone, s’est également inspiré de ces avances pour proposer des logements sobres au niveau de la consommation énergétique ce qui permet d’assurer de faibles charges aux locataires. 

Cette méthodologie collaborative à l’échelle d’un projet de logements baptisé « Hélios » a même permis d’aller plus loin que l’ambition initiale et ainsi aboutir à l’un des premiers programmes labellisés E+C- en France (E3C1) en BIM niveau 2.  Le projet du bailleur repose sur 36 logements collectifs répartis en 3 plots, en ossature bois et alimentés par une pompe à chaleur à absorption gaz et des panneaux photovoltaïques.

Ce projet implique également une étude des moyens de déplacement adaptés, sachant que dans les zones périurbaines, la faiblesse des transports en commun laisse la place à l’usage de la voiture qui reste prédominante. « Si les voiries sont conçues pour apaiser la circulation, sécuriser et valoriser les déplacements actifs, beaucoup reste à faire au niveau de la commune et de la communauté urbaine pour offrir des alternatives performantes », conclut le représentant d’Alter tout en affirmant que les prochains projets s’appuieront sur ces expériences et seront élaborés selon la même logique d’écoconstruction collective et de prise en compte d’un écosystème plus favorable et accepté par tous. 

Pour en savoir plus : www.construction21.org






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