Crise sanitaire : un accélérateur de modernisation pour les collectivités de moins de 10000 habitants


Rédigé par Yannick SOURISSEAU le Lundi 13 Décembre 2021 à 15:47

Un Français sur deux, vit dans une commune de moins de 10 000 habitants. Situées en périphérie des grandes agglomérations ou au cœur des zones rurales, ces communes de taille humaine, agréables à vivre, font preuve, malgré leur taille, de dynamisme et de vitalité. Mais comment les services publics de ces communes ont vécu la crise sanitaire et préparent le retour à la normale. JVS-Mairistem, l’éditeur de solutions de gestion, de dématérialisation et de e-administration s’est penché sur le sujet en publiant la 8e édition de son baromètre numérique.


Dans les petites communes de moins de 10000 habitants la crise sanitaire a permis de mesurer l'urgence à s'équiper de matériel et des services numériques (photo Adobe Stock)
Sur les 36 000 communes que compte la France métropolitaine et d’outre-mer, 9025 ont moins de 10 000 habitants et pourtant un citoyen sur deux a choisi d'y vivre. Bien moins dotées que les grandes villes, elles disposent néanmoins d’une mairie et de plusieurs équipements publics (Écoles, salles et terrains de sport), le tout administré par des élus et géré par des agents des collectivités. Le plus souvent des petites communes se regroupent au sein d’un EPCI (Établissement Public de Coopération Intercommunale), afin de mutualiser certaines tâches et répartir les investissements couteux. 
 
Désormais l’e-administration et la dématérialisation des services publics sont entrées dans ces mairies, afin de pouvoir répondre plus facilement à la demande de citoyens toujours plus exigeant. Grace à des réseaux de communication de plus en plus performants, la moindre petite commune est reliée aux autres et aux services de l’État afin de pouvoir assurer correctement leurs missions de service public. 
 
Pour la 8e année la société JVS-Mairistem qui accompagne les mairies, les intercommunalités, les syndicats et services des eaux de toute taille, pour la mise en place d’une organisation plus transversale, plus moderne et plus efficiente, publie un baromètre du numérique concernant ces petites collectivités. 
 
Si 2020 a été fortement marqué par l’arrivée du Covid-19, le virus qui a bouleversé l’organisation et les usages des collectivités, petites et grandes, celles-ci ont dû s’adapter en faisant appel au télétravail. Connectés depuis leur domicile à la mairie, les agents pouvaient ainsi continuer, comme toutes les entreprises, leurs tâches habituelles et répondre aux questions, nombreuses de leurs administrés.
 
Cette période de confinement a permis à ces collectivités qui ne possèdent pas de service informatique digne de ce nom et font appel, le plus souvent, à des prestataires, de prendre conscience de l’existence de nouveaux outils digitaux et projets politiques tournés vers le numérique.
 
Si la crise sanitaire n’est pas totalement passée, les services administratifs des collectivités sont, depuis le début de cette année, ouverts au public et les agents ont réintégré leurs bureaux. 
 
« C’est le grand retour du travail en présentiel dans les mairies »

Au plus dur de la crise, « les élus nous confiaient vouloir mettre l’accent sur les nouvelles technologies pour répondre aux évolutions des besoins à long terme », expliquent les dirigeants de JVS-Mairistem, en présentant leur baromètre.
Mais qu’en est-il désormais ? La crise sanitaire a-t-elle eu des conséquences durables sur les collectivités de moins de 10 000 habitants. Pour en savoir plus et préparer l’avenir, JVS-Mairistem est allé à la rencontre de plus de 650 mairies de ces petites collectivités, pour recueillir leurs témoignages et expériences digitales. 
 
Premier constat : « c’est le grand retour du travail en présentiel dans les mairies », affirme le prestataire de service. Si les acteurs publics étaient 36% à pratiquer le télétravail au plus dur la crise, aujourd’hui seulement 15% continuent occasionnellement à travailler depuis chez eux. 
 
Mais comme l’indique ce baromètre, la crise sanitaire a été un accélérateur de modernisation organisationnelle. 40% des acteurs publics déclarant que « la crise sanitaire a eu des conséquences négatives (retard dans les projets, difficultés d’échanges avec les collègues, conditions de travail inconfortables), mais aussi positives (nouvelles façons de communiquer avec les citoyens, outils de travail plus adaptés, meilleure productivité), dans le fonctionnement global de leur mairie ».
 
Du côté de la communication avec les citoyens, les moyens numériques et notamment les sites internet, talonnent les moyens traditionnels (panneau d’affichage et journal communal). A ce jour 76% des communes ont un site internet, utilisé principalement pour les actualités de la commune, les événements, les demande de documents officiels, les menus de la cantine scolaire ou encore les compte-rendu du conseil municipal.
 
Sur le plan de la sécurité, deux mairies sur dix ont fait l’objet d’un piratage informatique et 54% se sentent démunis face aux menaces. L’observatoire révèle que plus de la moitié des agents publics manquent de connaissances, de compétences et d’outils, sachant que seulement 28% des mairies sont équipés d’un antivirus capable de bloquer les virus qui cryptent les données. 
 
Enfin, en matière de projets politiques, la solidarité, le numérique et l’éducation font partie des priorités de élus pour 2022. 45% des communes ont décidé de mettre en place de nouveaux services au citoyens, 33% envisagent de poursuivre la dématérialisation des actes administratifs et 22% souhaitent renouveler leur parc avec des ordinateurs portables et des tablettes pour les élus, la mise en place d’outils de visiophonie, le raccordement à la fibre et l’installation de caméra de surveillance. 





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