Jeux Olympiques Paris 2024 : un Village des athlètes « écolo », alimenté en énergies locales et renouvelables


Rédigé par Yannick SOURISSEAU le Jeudi 3 Septembre 2020 à 10:55

Les jeux olympiques de Paris approchent et les différents sites sont en cours de préparation. Parmi ceux-ci, le village olympique et paralympique qui accueillera les 15 600 athlètes qui participeront aux différentes épreuves inscrites dans cette compétition internationale, tout au long de l’été 2024, sur le territoire francilien de Plaine Commune. Ce village qui deviendra un nouveau quartier urbain se veut un exemple en matière d'aménagement urbain responsable.


Esquisse du village Olympique Paris 2024 (© ailleurs.studio - Icade - Uap / groupement NexitySA - Eiffage Immobilier IDF )
La ville de Paris et la Métropole du Grand Paris s’engagent de plus en plus dans une démarche environnementale et le village olympique qui sera construit pour accueillir les athlètes des jeux de 2024, qui n’échappera pas à la règle, pourrait même constituer une vitrine internationale en matière d’écologie et d’accessibilité. C’est tout au moins le vœu des élus locaux, du comité d’organisation et des entreprises qui travaillent sur la construction de ce village. 
 
Les travaux de préparation des terrains et de déconstruction des bâtiments existants, principalement des friches industrielles, ont démarré fin 2019. Les travaux de construction et d’aménagement sont prévus entre 2023 et 2024 avec notamment l’aménagement de voies piétonnes, cyclables et circulées, ainsi que les espaces verts, dont les berges de Seine. Ces aménagements comprendront également la construction de logements locatifs, bureaux, commerces, répondant aux dernières normes environnementales, ainsi que des écoles, crèches et équipements sportifs, dans l’optique de recycler le village olympique en quartier résidentiel et tertiaire. Une passerelle sur la Seine, sera également réalisé entre Saint-Denis et l’île Saint-Denis, par le Conseil départemental de Seine-Saint-Denis ainsi que l’enfouissement des lignes électriques haute tension par RTE (Réseau de Transport d’Électricité). Un mur antibruit pris en charge par l’État, sera construit le long de l’A86, afin de protéger le quartier des nuisances sonores.
 
Reste l’énergie nécessaire au chauffage et à la climatisation de ce vaste ensemble de 300 000 m² de construction qui permettra d’accueillir, après les jeux, 6 000 habitants et 6 000 salariés. Pour cela, il est prévu d’étendre le réseau de chaleur et de froid du SMIREC, géré par Plaine Commune Énergie, filiale à 100 % d'ENGIE Solutions, 1er réseau de chaleur de Seine-Saint-Denis et 2ème d'Ile-de-France. Ce réseau fournira en chaleur et en froid non seulement le Village Olympique et le quartier qui prendra la suite mais aussi la future ZAC Pleyel dont le projet des Lumières Pleyel, ainsi que la Tour Pleyel réhabilitée en hôtel. Cet ensemble représente plus de 650 000 m² de bâtiments qui seront alimentés par ce réseau de chaleur et notamment par la géothermie.
 
« La neutralité carbone nous pousse à utiliser des énergies renouvelables pour alimenter nos réseaux de chaud et de froid »

L’ensemble bénéficiera donc d’une énergie locale et renouvelable, issue à 68 % de la géothermie superficielle associée à l’installation de thermo-frigo-pompes. A cet effet, une convention tripartite a été signée en juin 2020 par la SOLIDEO, le SMIREC et ENGIE Solutions
 
En phase avec les démarches de transition environnementale et la lutte contre le réchauffement climatique entreprises par le territoire francilien, ce réseau « écologique et local », contribuera au confort des athlètes en période de forte chaleur en zone urbaine (août 2014), mais aussi lors de l’utilisation post-jeux comme l’explique Yann Madigou, Directeur général Plaine Commune Energie : « Cette extension de notre réseau repose sur une technologie innovante permettant un approvisionnement simultané en chaleur et en froid. Nous anticipons dès aujourd'hui l'après Jeux Olympiques avec des installations durables et de qualité pour l'ensemble du futur quartier Pleyel »
 
Onze puits d’une profondeur d’une centaine de mètres vont être réalisés par forage, sur l’ensemble du quartier, pour utiliser l'énergie de la terre et la convertir en chaleur ou en froid. L'énergie complémentaire à la géothermie provenant du réseau de chaleur de Plaine Commune Energie sera issue de la chaleur du réseau de la Compagnie Parisienne de Chauffage Urbain (CPCU), situé à proximité et lui-même majoritairement alimenté par des énergies locales et renouvelables.
 
« La neutralité carbone nous pousse à utiliser des énergies renouvelables pour alimenter nos réseaux de chaud et de froid. La géothermie va ainsi se retrouver à l'honneur en devenant une énergie olympique pour les athlètes et pour la reconversion des installations. La transition énergétique s'accélère » poursuit Wilfrid Petrie, Directeur Général Adjoint d'ENGIE en charge d'ENGIE Solutions.
 
L'installation est conçue pour répondre aux besoins premiers et denses, de la période des JO de Paris 2024. Mais elle sera également dimensionnée pour la phase héritage, c'est-à-dire la période post-jeux avec une projection jusqu'en 2050, plaçant ainsi la durabilité des réseaux énergétiques au cœur du projet avec le recyclage des équipements. Les travaux devraient commencer à la fin de l’année. Ils seront supervisés par la SOLIDEO, (SOciété de Livraison Des ouvrages Olympiques).





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