Le Havre, un « smart port city » lauréat du 3e appel à projet Territoires d’Innovation


Rédigé par Yannick SOURISSEAU le Jeudi 26 Septembre 2019 à 15:22

La ville portuaire du Havre et ses 80 partenaires publics et privés ne sont pas peu fiers d’avoir été retenus parmi les 24 lauréats de l’appel à projets « Territoires d’innovation » du 3eme programme d’investissement d’avenir de l’État. Un résultat qui devrait permettre à la ville et sa métropole de la confirmer la position du territoire havrais en matière d’aménagement et de développement économique.


Le Havre deuxieme port français derrière Marseille en terme de flux, mais premier en commerce extérieur (photo Adobe Stock)
Le Havre, c’est la ville de l’actuel Premier Ministre Édouard Philippe et il y a fort à parier que sa position aura pesé dans le choix de retenir cette ville portuaire parmi les lauréats du troisième appel à projet du troisième programme d’investissement d’avenir de l’État. Mais pas seulement : la ville normande du Havre, située sur le littoral de la Manche et à l’embouchure de la Seine est le second port français derrière Marseille en termes de trafic, mais premier au niveau du commerce extérieur. Nombreux sont les porte-conteneurs qui font escale dans cet espace portuaire par lequel transite une grande partie des marchandises en provenance de l’étranger ou qui partent vers d’autre horizons. Un intérêt certain à moderniser cette ville, sa métropole et son écosystème. 
 
« Cette annonce était très attendue par les porteurs de projets mais également par tout l’écosystème industrialo-portuaire et le tissu économique régional », souligne Jean-Baptiste GASTINNE, Président de Le Havre Seine Métropole. « L’Etat confirme la position de notre territoire comme étant l’un des plus dynamiques de France. C’est une grande ambition que nous avons su porter collectivement pour apporter un nouveau souffle au développement de l’axe Seine et faire du territoire Havrais un moteur des grandes mutations à venir ».
 
Au-delà des mots et des financements dont pourra disposer la métropole pour financer ses projets, c’est surtout le fait qu’elle a réussi à fédérer les grandes entreprises locales pour aller dans le même sens et faire de leur territoire un véritable « Smart Port City », ce qui pour le coup n’était pas si évident tant le tissu économique est relativement diversifié de par la nature même de l’activité d’une ville portuaire.
 
« Depuis deux ans, les Havrais ainsi que de nombreux acteurs de dimension nationale et international sont mobilisés autour du projet de Smart Port City », poursuit le président de la métropole havraise. « Ensemble nous explorons toutes les pistes pour faire de ce territoire innovant dans lequel les premières initiatives sont déjà visibles. Poursuivons ce mouvement qui s’intègre au sein d’une ambition commune : faire de la vallée de la Seine un nouveau laboratoire d’innovation à dimension humaine et citoyenne ».
 
La dotation de l’Etat français de 35 M€ devrait donc constituer un important effet de levier pour poursuivre la dynamique engagée et attirer des investisseurs publics et privés qui pourront s’investir dans le grand plan territorial de cette porte de la Seine qui s’élève à 241 M€. 

Optimiser les flux de marchandises et de personnes autour de plateformes de données innovantes

Ce que l’on peut retenir de ce projet c’est son ambition collective portée par plus de 80 acteurs publics et privés autour d’HAROPA – Port du Havre, l’Université Le Havre-Normandie, Synerzip LH, la CCI Seine Estuaire et la Région Normandie. Ce collectif vise à transformer profondément le territoire et notamment le bassin de la Seine, de Rouen à Paris, en faisant le premier bassin de production et de consommation national sur la mer et le monde. Un défi qui doit être à la hauteur de ceux qu’imposent les transitions économiques, écologiques et sociales du siècle en cours et à venir. 
 
Cette ambition passe par la stimulation de la compétitivité de l’écosystème territorial face aux grands complexes industriels et portuaires européens, tels ceux d’Allemagne et surtout des Pays-Bas situés sur la mer du Nord, avec des échanges toujours plus rapides, plus sûrs et surtout plus écologiques. Et c’est peut-être sur cette dernière composante que le bassin de la Seine et le port du Havre, peuvent et doivent agir. 
 
Cette stratégie repose des alliances agiles entre les entreprises et les institutions, les chercheurs et les industriels, ceux qui proposent des services et leurs clients, pour en faire un territoire intelligent dans lequel chacun progresse en même temps. Et surtout une gouvernance territoriale renforcée par des partenariats nombreux et solides, ce qui constitue pour ses initiateurs un facteur clé
 
Cette alliance, comme le précise la métropole havraise, a donné naissance à un grand plan d’investissement (241 M€) autour de 21 projets d’équipements et démonstrateurs qui vont permettre d’optimiser les flux de marchandises et de personnes autour de plateformes de données innovantes, avec à la clé un territoire exemplaire en matière d’économie circulaire, décarbonation et qualité environnementale. Et quand on connait les lieux, inutile de se voiler la face il y a du travail, car n’oublions pas que le bassin de la Seine accueille entre-autres des raffineries et autres unités de pétrochimie qui contribuent au désordre environnemental et climatique que nous connaissons aujourd’hui. Un travail colossal que les élus devront prendre à bras le corps pour gagner leur statut de ville, métropole et ports intelligents. Gageons que les résultats soient à la hauteur des ambitions de ce projet retenu par l’État dans le cadre de son troisième appel à projet et pas seulement une goutte d’eau dans un fleuve et une mer, très affectés par la pollution industrielle.  
 
Rappelons que le Grand Plan d’Investissement dont va bénéficier le Havre, son port et sa métropole, est doté de 5,7 milliards d’Euros. Il est piloté par le Secrétariat général pour l’investissement et mis en place par l’État pour financer les investissements innovants et prometteurs. Son objectif est de répondre à quatre défis majeurs : la neutralité carbone, l’accès à l’emploi, la compétitivité par l’innovation et le numérique. Ce plan est accompagné par la Banque des Territoires, l’un des cinq métiers de la Caisse des Dépôts. 





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