Un territoire Intelligent est avant tout un territoire humain !


Rédigé par Tony Canadas le Mercredi 17 Juillet 2019 à 08:12

Qu’on le veuille ou non, le numérique est entré dans notre quotidien. Mais pour que la transition se réalise à sa juste mesure technologique et que l’homme n’en devienne pas esclave, il est important de l'appréhender comme un outil, au service des citoyens et de la cité. La tribune de Tony Canadas, président de l’Association de La Ville et Citoyenne.


Lhomme doit rester maitre du territoire, un défi à relever dans la ville de demain (Photo Adobe Stock)
L'intelligence technologique, couplée à l'intelligence humaine, permet aujourd’hui de donner un sens et une réalité au territoire durable. 

Le territoire de demain ne naîtra pas tout seul. Il découlera de nos modes de vie urbains par rapport aux technologies innovantes mais également de notre prise de conscience sur l’importance de l’humain dans la réflexion à mener pour repenser nos territoires.

Le territoire intelligent tire son origine du concept « Smart City » omniprésent dans l’industrie du bâtiment, l’urbanisme, les nouveaux médias et également dans le quotidien des citoyens.

De l’anglais intelligent, ingénieux, créatif, « smart » fait avant tout référence à ce qui se calcule, se connecte et se pilote à distance par l’intermédiaire d’un terminal informatique. L’homme qui l’a conçu et le considère comme la panacée a d’abord créé les systèmes informatiques, puis des structures dans lesquelles circulent des réseaux et maintenant les territoires.

L’histoire démontre que la notion de territoire fascine de plus en plus les citoyens. « La Smart City » est devenue un lieu idéal où chacun se sent obligé de regarder au delà de l'horizon. En termes d’enjeu, numérique et innovation devraient permettre de construire ce territoire auquel chacun aspire et s’inscrire dans une démarche de développement urbain et économique, tout en gardant la maitrise de la situation.
 

L’économie collaborative pour optimiser les besoins

Mais où trouver l’intelligence nécessaire et faire en sorte qu’elle puisse se développer sans devenir une contrainte pour les usagers ? La réponse pourrait être « dans la technologie ! »

Mais à l’évidence, les technologies ne résoudront pas tous nos problèmes. C’est juste un outil sur lequel nous pourrons poser les jalons des autres solutions. C’est le cas du réseau électrique intelligent, qui, appliqué à un ensemble de bâtiments, peut transformer le lieu en producteur d’énergie. 

Mais les technologies de l’information et de la communication, nous permettront surtout d’utiliser nos ressources de manière plus efficace et d’administrer nos territoires de façon plus transparente en facilitant la prise de décision des gestionnaires et en améliorant les services aux usagers. 

Basée sur la mutualisation de ressources et des services, l’économie collaborative permettra d’optimiser les besoins. Ces services permettront également de réduire notre consommation d’énergie, dans les déplacements ou dans l’habitat, mais aussi dans la gestion des ressources et des déchets.

Dans un contexte financier très contraint, tant du côté des collectivités, que des entreprises et des ménages, chacun pourra y trouver son compte assez facilement.
 

Le développement durable, une clé pour demain

Sans aucun doute, le territoire du futur sera un lieu piloté par les nouvelles technologies, mais l’humain devra rester au cœur des préoccupations et ce « nouveau monde connecté » devra lui être favorable.

On a longtemps parlé de villes écologiques pour pointer du doigt les carences environnementales de l’urbain. Force est de constater que la ville pose en effet une double difficulté de régulation, celle du système urbain – en tant que système vivant – et celle du rapport entre la ville et son environnement naturel.

Ce déséquilibre se traduit notamment dans la manière dont les villes consomment l’espace, et dans la croissance permanente de leur empreinte « écologique ».

Le développement durable apparaît, il est vrai, comme une clé d’entrée pour penser la ville de demain car il interroge nos modes de vie : habitat, transport, organisation, gestion de l’espace... De plus, il constitue à la fois un principe éthique tourné vers le changement et un concept pratique tourné vers l’action.

En ce sens, il permettrait de réunir ville et environnement, en conciliant sciences naturelles et sciences sociales, connaissances fondamentales et principes d’action.

Pour résoudre cette équation complexe nous devons avoir la volonté de remettre l’Homme au centre de la ville et de faire de l’urbain, mais aussi le rural sur son territoire, un moyen et non une fin en soi, un lieu de solidarités et d’innovation plutôt qu’un lieu de cloisonnement et d’exacerbation des rapports de force économiques.





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