Des vélos connectés pour cartographier la dangerosité des routes pour les cyclistes


le Mardi 26 Février 2019 à 21:57

Les associations cyclistes et les utilisateurs vont apprécier. Développé par des ingénieurs d’Arts et Métiers, au sein de l’Institut de biomécanique humaine Georges Charpak, « Comob » est le premier outil d’étude de la dangerosité des déplacements à vélo, en site urbain. Dans premier temps l’outil mesure et enregistre des données, ensuite un application proposera la planification de trajets sécurisés.


De plus en plus de vélos en ville et pas toujours en sécurité (Photo francetvinfo.fr)
De plus en plus de vélos en ville et pas toujours en sécurité (Photo francetvinfo.fr)
De nombreuses villes aménagent des itinéraires pour permettre au vélos, de plus nombreux, de circuler plus facilement en milieu urbain. Mais ces itinéraires sont-ils suffisamment sécurisé ? Pas vraiment si l’on en croit les associations de défense des cyclistes qui montent souvent au créneau pour dénoncer les manque de sécurité des aménagements urbains, lesquels n’assurent pas une véritable protection d’utilisateurs pourtant très vulnérables dans un flot d’automobiles.

« Depuis plus d’une dizaine d’années, l'usage des vélos est en plein essor, c’est un moyen de transport particulièrement développé dans les grandes villes, surtout à Paris où la circulation est souvent difficile et dangereuse » expliquent Baptiste Sandoz et Damien Subit, deux chercheurs en biomécanique, fondateur de « Comob ». « Notre projet permet de cartographier des événements à risque, accidentogènes (trajectoires d’évitement, freinage brusque), mais pour lesquels aucun accident n’a encore eu lieu. » 

Selon ces deux chercheurs, en site urbain, les accidents les plus graves à vélo sont dus à des automobiles ou camion circulant trop près d’un cycliste. Il est vrai que malgré les efforts de villes en la matière, dans certains endroits les vélos peinent à se frayer un chemin, la plupart des automobilistes se souciant peu de leur présence, protégés qu’ils sont par la carrosserie de leur voiture.

De nombreuses études ont montré que les accidents les plus graves à vélo résultent de véhicules passant trop près d’un cycliste. L’intérêt de Comob est de proposer, au travers d’une application mobile, des trajets qui permettent aux cyclistes d’éviter les zones à risque en leur proposant de passer par des routes plus confortables et sécurisées.

Les deux chercheurs ont équipés des vélos classiques d’un récepteur GPS et de capteurs de distance placés sur le cadre et au niveau de la roue arrière, afin de mesurer la distance qui sépare le cycliste du véhicule le plus proche. Ils ont tout réalisé de A à Z et notamment les boitiers embarquant les circuits imprimés de leur conception, réalisés avec une imprimante 3 D. En roulant, les capteurs enregistrent les données qui sont envoyés sur un serveur et disponibles sur un site dédié.
 
« L’objectif n’est pas de cartographier toute une ville mais les trajets que les cyclistes utilisent »

Pour l’instant seulement cinq vélos sont équipés des capteurs maison, et commencent à collecter les données qui seront ensuite exploitées par l’application « Comob ». Premier prix du concours « Innov’Street », organisé par la Délégation de la Sécurité Routière, les deux ingénieurs envisagent d’équiper un grand nombre de vélos dans le cadre d’une opération citoyenne. Ils font donc appel à toutes les bonnes volontés qui seraient intéressés pour les aider à cartographier le plus grand nombre de rues et de villes, afin de rendre l’application indispensable pour ceux qui utilisent leurs vélos au quotidien.

Ces vélos citoyens seront équipés d’une instrumentation légère qui mesurera non seulement les distances des véhicules qui doublent mais également ceux qui croisent, ainsi que le comportement du cycliste.

« L’objectif n’est pas de cartographier toute une ville mais les trajets que les cyclistes utilisent », poursuivent les deux ingénieurs. « Notre étude qui est naturalistique, se se base sur l'utilisation réelle des trajets à vélo ».  Les concepteurs espère que « Comob » va intéresser les municipalités et les pouvoirs publics. « La cartographie va permettre de savoir si les infrastructures existantes sont utiles et s’il est nécessaire d’en envisager d’autres ».

Arts et Métiers est un établissement technologique d'enseignement supérieur, membre fondateur de l’Alliance Industrie du Futur, qui comprend 8 campus et trois instituts répartis sur le territoire français. Ce grand établissement forme des ingénieurs et cadres de l’industrie et des services. chaque année plus de 6 000 étudiants post-bac jusqu’à bac+8 sont formés sur les 11 sites.
 






              

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