Comment réinventer le commerce en centre-ville à l'aube de la reprise ?


le Mardi 11 Mai 2021 à 09:45

Depuis le début de la crise sanitaire engendrée par la pandémie de Covid-19 et les mesures prises par le Gouvernement pour limiter les risques, les nerfs des commerçants, notamment des plus petits, considérés comme non-essentiels, ont été mis à rude épreuve. Alors que le Chef de l’Etat annonce une réouverture, limitée, pour le 19 mai, bon nombre de commerces ne rouvrira pas le rideau. Comment réinventer le commerce de proximité ? La Fédération Nationale des Boutiques à l'Essai apporte une réponse.


Boutique à l'essai inaugurée à Armentières (Nord), en avril 2021 (Photo extraite d'un reportage réalisé par Armentières Web TV).
Boutique à l'essai inaugurée à Armentières (Nord), en avril 2021 (Photo extraite d'un reportage réalisé par Armentières Web TV).
Selon une enquête réalisée en 2020 par L'echommerce, la crise sanitaire, économique et sociale a fait fermer près de 12 000 boutiques entre mars et juin 2020. Ce chiffre pourrait d’ailleurs doubler d'ici la fin de l'année 2021. Et ce sont surtout les commerces de proximité des centres-villes qui sont les premiers concernés. 
 
Alors, à l'approche de la réouverture de l'ensemble des activités, selon le plan de réouverture défini par le Chef de l’État, le Premier ministre et le ministre de la Santé, plusieurs questions se posent.  Qui sont celles et ceux, qui, contre vents et marées ont continuer à ouvrir leur commerce en s’adaptant aux contraintes ? Quel est le nouveau visage du centre-ville en France, aujourd’hui et demain ? Quelle transformation sommes-nous en train de vivre et qui seront les commerçants qui, demain, permettront à l'économie locale de se maintenir ?
 
« Les modes de consommation sont complètement bouleversés, cela se ressent dans le centre-ville : circuits courts, produits locaux, made in France et artisanat sont des tendances qui se développent », explique Olivier Bourdon, Directeur et porte-parole de la Fédération Nationale des Boutiques à l'Essai, « Cela génère, malgré les difficultés économiques du pays, des idées de projets, des envies d'entreprendre autour de projets de proximité, en quête de lien avec la population locale. »
 
« La bataille des centres-villes ne fait que commencer, mais une chose est sûre, la transformation qui est en cours parait profonde et définitive »

Reconversion professionnelle, rêve d'une nouvelle vie ou d'un nouveau challenge, éloignement des grandes villes, les raisons qui poussent ces entrepreneurs peuvent être nombreuses. Cela permet de faire face à un enjeu de taille : redonner aux centres-villes leurs lettres de noblesse. Mais quel est vraiment l’avenir pour le commerce de centre-ville ?
 
De nombreuses questions se posent sur la sortie de crise. Aujourd'hui, les commerces qui se maintiennent, dans de nombreux cas, le font grâce aux aides de l'État. Les centres-villes ont besoin de ces commerces de proximité et les porteurs de projets ont besoin d'être rassurés. « La bataille des centres-villes ne fait que commencer, mais une chose est sûre, la transformation qui est en cours parait profonde et définitive », poursuit la Fédération des Nationale des boutiques à l’essai.
 
D’autant qu’au-delà de la consommation responsable, 63 % des Français consomment les produits de producteurs locaux (selon une étude Ipsos) et le digital prend également sa place.
 
« On remarque que de plus en plus de projets comprennent du digital. Il y a 10 ans quand on ouvrait un commerce, on ne pensait pas forcément à créer un site internet pour informer le consommateur », poursuit Olivier Bourdon « Aujourd'hui avec la multiplication des réseaux sociaux et la crise sanitaire que nous avons vécue, tous les nouveaux projets comprennent un site internet, la possibilité du Click and Collect et même une marketplace pour certains ! » 
 
Concept unique en France, créé en 2013, c’est-à-dire bien avant la crise sanitaire « Ma boutique à l'essai  » est un concept de redynamisation des centres-villes, dont l’idée est de proposer à des personnes qui souhaitent ouvrir un commerce de tester leur projet au sein d'une boutique pilote pendant plusieurs mois. Le futur commerçant bénéficie d'un loyer minoré et d’un accompagnement, avant et après l'ouverture de sa boutique,  avec à la clef le soutien de partenaires locaux associés à l'opération qui permet d'aider les petites et moyennes villes à lutter contre la « vacance commerciale ». 
 
Aujourd'hui ce sont plus de 120 boutiques à l'essai qui ont été lancées par l'association avec un taux de transformation de plus de 80 %. Vingt-cinq de ces ouvertures ont même été réalisées sur la dernière année, malgré le contexte Covid-19.


Bon à Savoir

Créée en 2013, la Fédération Nationale des Boutiques à l'Essai, association loi 1901 à but non lucratif, a pour mission de développer le concept de boutique à l'essai sur le territoire en apportant aux collectivités l'ensemble des informations pratiques, techniques et juridiques pour la mise en œuvre d'une opération sur leur commune en impliquant les acteurs locaux. Son objectif est de constituer un véritable réseau national d'appui et d'échange pour les boutiques à l'essai afin de redynamiser les centres villes et d'encourager l'esprit d'entreprendre. Chaque boutique ouverte génère, dans sa zone géographique, l'ouverture de 5 commerces de proximité...





              

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