« Éoliennes : du rêve aux réalités », un documentaire éclairant


le Mercredi 2 Juin 2021 à 10:57

Les énergies renouvelables, c’est bon pour la planète. C’est le discours que tiennent désormais nos politiques. Symbole de la transition énergétique, les éoliennes que certains accusent de défigurer les paysages, sont-elles aussi efficientes que l’on veut nous le faire croire et peuvent-elles supplanter notre principale production électrique : le nucléaire ? Le documentaire « Éoliennes : du rêve aux réalités », porté par l’association « Documentaire et Vérité », permet de mieux comprendre les enseignements politiques, sociaux, économiques et environnementaux que l’on peut tirer de leur multiplication.


Champ d'éoliennes dans la campagne française. (Photo Adobe Stock)
Champ d'éoliennes dans la campagne française. (Photo Adobe Stock)
Plébiscitées par un nombre de citoyens qui craignent pour l’avenir de la planète terre en matière de production d’énergie, les éoliennes portées par les grandes entreprises de l’énergie, poussent désormais comme des champignons, au grand dam de ceux qui se retrouvent avec ces nouveaux moulins à vent dans leur champ de vision. Même s’ils restent intéressés par les énergies renouvelables. Les champs d’éoliennes : oui, mais pas à coté de chez-moi. Pas mieux en mer où les pêcheurs et amoureux d’une nature maritime sauvage, dénoncent les installations au large de ces engins qui modifient, en plus de la qualité du paysage, l’écosystème marin.
 
Mais les politiques n’en ont cure, de même que les entreprises qui les installent et qui voient dans ces installations une manne providentielle qui répond en plus aux choix sociétaux d’un nombre croissant de citoyens. 80 % sont favorables à l'installation d'éoliennes. Un choix qui reste discutable puisqu’en dehors de la pollution visuelle et sonore, l’impact carbone de ces énormes moulins à vent est, en termes de construction, loin d’être satisfaisant. Mais ce n'est pas le débat.
 
Une éolienne n’est rentable, en termes de production d’électricité, qu’avec des vents d’au moins 10 km/h. Et vraiment efficiente qu’avec des vents allant de 50 à 90 km/h, explique le web documentaire « Éoliennes : du rêve aux réalités  », produit par l’association Documentaire et Vérités. Et dans nos contrées le vent souffle à ces vitesses plutôt en période hivernale et pas de manière continue. Sans compter qu’au-delà de 90 km/h on les arrête. Les éoliennes produisent donc par intermittence, sans possibilité de stockage, alors que la demande électrique est continue. 
 
« Les gens qui travaillent dans l’éolien ne parlent jamais de KWh produits, ils parlent de KW ou de MW installés »

 « En ce qui concerne les heures de fonctionnement, les centrales renouvelables, sont très mal placées », explique Rémy Prud’homme, ancien directeur de l’environnement à l’OCDE. « Elles fonctionnent un petit nombre d’heures par an. Sur les 8760 heures de l’année une centrale photovoltaïque va fonctionner un peu plus de 1000 heures et une centrale éolienne un peu plus de 2000 heures ». Avec 12 à 25% du temps de production on est loin du compte.
 
« Les gens qui travaillent dans l’éolien ne parlent jamais de KWh produits, ils parlent de KW ou de MW installés, car ça multiplie par 3 ou 4 l’image qu’ils se donnent », poursuit Rémy Prud’homme. 
 
De leur côté, les industriels du secteur, qui ont senti le vent tourner argumentent en matière d’emplois créés, « des milliers et des investissements conséquents dans la recherche et la formation, le tout à un prix compétitif pour couvrir les besoins de la majeure partie des foyers », selon Gérard Mestrallet, ancien président de GDF-Suez et Engie. Vu sous cet angle on ne peut effectivement voir les choses autrement, même si ces moulins à vent restent incontrôlables en matière de production. Ce qui n’est pas le cas des centrales nucléaires sur lesquelles il suffit de tourner un bouton pour répondre à la demande croissante d’électricité. Même si ces dernières, plus décarbonnées qu’il n’y parait posent un problème majeur en matière de stockage des résidus d’uranium. 
 
« Les industriels comparent la puissance d’une ferme éolienne installée aux besoins d’une ville comme Bordeaux. Mais ça n’a pas de sens puisque si Bordeaux n’avait que cette centrale là, ça veut dire que les habitants ne regarderaient pas la télévision tous les soirs, mais un soir sur trois », ajoute Rémy Prud’homme. « On est dans un système qui est totalement bidon, puisqu’il fonctionne par intermittence et qu’il n’y a pas de stockage ». 
 
Alors que certains dénoncent avant tout les industriels qui se font désormais de l’argent avec du vent, Jean-Marc Jancovici, ingénieur et directeur du Shift Project, un « think tank » qui œuvre en faveur d'une économie libérée de la contrainte carbone, prône l’énergie nucléaire. « En France ont se pose la question du nucléaire par l’éolien et le solaire en comparant les vertus de chaque source d’énergie ». La question fait évidemment débat, car si le nucléaire permet de s’affranchir des énergies fossiles, sans en être vraiment éloigné puisque l’uranium est un métal assez répandu dans le sous-sol de la Terre.
 
« Si on veut faire monter l’éolien c’est parce que l’on pense que c’est plus intéressant que le nucléaire », poursuit Marc Jancovici. « Ce n’est pas mon avis, même si cette énergie présente des risques ». Alors le salut passera-t-il par l’offshore, au risque de détruire des paysages somptueux comme la baie de Saint Brieuc tout en constituant « une catastrophe économique, financière et écologique, le tout au milieu de zones que l’on doit absolument préserver », dénonce Marc Le Fur, Vice-président de l’Assemblée Nationale – Député des côtes d’Armor.
 
« Après avoir été longtemps manipulés les citoyens s’informent et on pourrait bien être surpris du résultat »

 Le monde de l’éolien se présente, en plus des grands groupes de l’énergie, comme une multitude de petites entreprises eco-responsable. « C’est un exemple criant de greenwashing  (ecoblanchiment – NDLR) », ajoute le narrateur. « Il affirme créer beaucoup d’emplois, mais les chiffres démontrent qu’il en crée peu notamment dans les pays où il s’implante. Il bénéficie surtout de la méconnaissance du public et du soutien de l’étatisme militant, qui, une fois renseigné osera encore croire que c’est pour sauver la planète en artificialisant nos sols ». 
 
A cela s’ajoute tout le reste, dont on ne parle peu et qui est pourtant inestimable pour l’avenir de notre société : « le lien qui nous relie à la terre, le calme, la présence de ces éoliennes dans nos champs produisant un sentiment d’effraction et de menace, comme si ces créatures échappées du monde industriel étaient en train envahir la nature et lui imposer sa loi ». 
 
Mais si le combat contre les préjugés est loin d’être gagné, le vent commence à tourner. « Après avoir été longtemps manipulés les citoyens s’informent et on pourrait bien être surpris du résultat », conclut le narrateur. Reste qu'en dehors de l'éolien et du nucléaire, d'autres sources commencent à devenir intéressantes : le biogaz obtenu par la décomposition des déchets , les usines hydroélectriques et marémotrices. C'est dans ces secteurs qu'il serait plus prudent, à tous points de vue, de s'investir. 






              

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