Gestion de l’eau : le regard de Laurent Damour, vice-président d’Angers Loire Métropole


Rédigé par Yannick SOURISSEAU le Lundi 26 Juin 2017 à 18:57

Maire de Sainte Gemmes-sur-Loire, une commune baignée par le fleuve qui sert à alimenter en eau potable les villes et villages environnants, Conseiller communautaire d’Angers Loire Métropole et même vice-président en charge de l’eau, de l’assainissement et des eaux pluviales, Laurent Damour est l’homme de la situation en matière de gestion de l’eau potable mais aussi du traitement de ses rejets.



Laurent Damour, Maire de Ste Gemmes sur Loire et 8e vice président de la communauté urbaine Angers Loire Métropole
Dernier fleuve sauvage d’Europe, la Loire alimente en eau potable, l’ensemble de la communauté urbaine, c’est aussi le même fleuve qui reçoit par l’intermédiaire de l’un de ses affluents, la Maine, le rejet après traitement, des eaux usées des stations d’épurations de l’agglomération. Une gestion fine qui incombe à Laurent Damour, maire de Sainte Gemmes, une petite ville de 3500 habitants, située sur les bords du fleuve, en périphérie sud d’Angers. Particularité de cette commune : le nombre d’entreprises agricoles et plus particulièrement horticoles (25) qui ont élu domicile sur son territoire, profitant à la fois de la richesse du sol, de la proximité du fleuve et de la douceur du climat. « Une économie dynamique mais grosse utilisatrice d’eau », souligne  Laurent  Damour. « Nous avons été obligé de construire un château d’eau rien que pour elles ».
 
En sa qualité d’élu communautaire depuis 2014, Laurent d’Amour supervise ce qu’il appelle « le petit cycle de l’eau », en opposition au grand cycle de l’eau qui concerne la gestion du fleuve en lui-même et de ses bassins versants sur lesquels ruisselle l’eau de pluie, qui incombent à l’Etat.
 
« Pour vivre, l’être humain à besoin d’être approvisionné en eau potable et l’eau sale doit être traité comme il se doit au nom du respect de l’environnement », explique l’édile. «  L’eau est pompée dans la Loire et traitée dans l’usine des Ponts de Cé (la commune voisine de Ste Gemmes sur Loire – NDLR). Cette station de traitement dont nous assurons le fonctionnement en régie, dessert l’ensemble du territoire avec plus de 19 millions de m3 par an distribués sur plus de 1000 km de réseau à 280 000 consommateurs ».

Si la Loire assure l’ensemble du besoin, les périodes de sécheresse que connaît le fleuve ne sont pas de nature a inquiété l’élu. « Malgré la sécheresse qui commence relativement tôt cette année, nous avons suffisamment de réserve », affirme Laurent Damour. «  Des restrictions sont mises en place au niveau de l’agriculture, mais l’eau potable reste une priorité. La sécheresse n’affecte en rien la qualité de l’eau du robinet. Tous les process d’ultra filtration sont mis en place pour que l’on ait une eau de qualité égale tout au long de l’année ».
 
« La nuit nous écoutons l’eau. Ça nous permet de repérer les fuites et y remédier »

 Pour autant, l’élu reconnaît que « l’eau est une ressource précieuse et collective dont il faut faire bon usage ». Un point favorable pour ce dernier c’est qu’au fil des années,  « la famille angevine consomme de moins en moins d’eau, parce que chacun a appris à économiser ». Les citoyens ont appris à fermer le robinet, à installer des toilettes à double flux et des diffuseurs d’eau. « Nous mettons en place des moyens de prévention pour inciter tout un chacun à économiser ce bien commun ».
 
Si l’eau potable sert à tout, boire, laver, arroser, - il n’y a pas de double réseau à Angers, ce que regrette d’ailleurs l’élu –, il convient d’éviter le gaspillage et les fuites. « La nuit nous écoutons l’eau, avec des moyens très sophistiqués, car c’est le moment le plus calme. Ça nous permet de repérer les fuites et y remédier ». Selon Laurent Damour, l’agglomération d’Angers «  est dans le haut du panier des agglomérations équivalentes en matière de contrôle de son eau et de renouvellement du réseau. Un programme ambitieux mais qui nous permet de maintenir une qualité et un prix de l’eau plutôt bas par rapport aux autres villes et communes de la région ».
 
Avec 166 stations de relèvement et 23 stations de dépollution (stations d’épuration) dont celle de la Baumette, dans le quartier de la Roseraie à Angers, la communauté urbaine traite les eaux usées avec la même rigueur que l’eau potable. « L’eau que nous rejetons, notamment à la Beaumette, vaisseau amiral de l’agglomération, modernisé il y a moins de 10 ans, est conforme aux normes en vigueur. Nous sommes contrôlés régulièrement et c’est tant mieux », affirme l’élu qui aimerait bien que cette eau soit un jour buvable, pour assurer un recyclage complet de la ressource. « C’est une question de culture, mais un jour il faudra peut-être en passer par là ».
 
Pour Laurent Damour, l’eau, or du XXIe siècle, est une ressource qu’il faut impérativement protéger. Ça passe par une grande rigueur au niveau de sa gestion. L’ensemble du suivi de la distribution et du traitement de la dépollution est assuré par la collectivité, seule la station  de la Baumette fait l’objet d’une délégation de service public confiée au groupe SUEZ et son partenaire PROVEDAL, notamment pour la gestion d’une unité d’épuration de biogaz, lequel est tranformé en biométhane et réinjecté dans le réseau de distribution de gaz naturel de GrdF. Cette station traite les rejets de 250 000 habitants sur les 280 000 que compte la communauté urbaine. 

 

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