La 5 G présenterait-elle un risque pour la santé ?


le Lundi 25 Février 2019 à 08:11

Tous les professionnels de l’internet et plus particulièrement ceux qui ont des données importantes à transmettre quand ils sont en déplacement, l’attendent avec impatience. La norme 5G, actuellement en test dans plusieurs villes françaises s’annonce comme une révolution technologique. Mais les hautes fréquences qu’elle va utiliser pourraient se révéler dangereuse pour le vivant. C’est tout au moins ce que révèle le magazine Reporterre. Enquête sur les ondes….


La 5G est actuellement testée sur 78 villes françaises (Photo Acerp)
La 5G est actuellement testée sur 78 villes françaises (Photo Acerp)
C’était l’une des technologies très attendue du dernier CES (Computer Electronique Show) de Las Vegas, en janvier dernier. La norme de télécommunication 5G était sur toutes les lèvres, chacun l’attendant avec impatience pour développer des technologies toujours plus gourmandes en données (Data), doublée d’un possibilité de se connecter en tous points de la planète, en ultra haut débit. Avec plus de 155 milliards d’objets connectés dans le monde, selon les prévisions de l’Institut de l’audiovisuel et des télécommunication en Europe, nul doute que cette cinquième génération de technologie réseau mobile est très attendue.

Si cette norme de télécommunication ultra rapide va ouvrir des nouvelles perspectives aux opérateurs, mais aussi aux gestionnaires de villes dites intelligentes, aux constructeurs de voitures autonomes, à l’intelligence artificielle, … elle augmentera l’exposition aux champs électromagnétiques de radiofréquence. « Plus de 170 scientifiques issus de 37 pays ont d’ailleurs prévenu et réclament même un moratoire sur le sujet », rapporte Reporterre, « jusqu’à ce que les dangers potentiels pour la santé humaine et l’environnement aient été évalués par des scientifiques indépendants de l’industrie ».

Les industriels des télécommunications pèsent de tout leur poids pour que cette nouvelle technologie soit déployée rapidement, les militaires aussi. Car cette technologie qui constitue une véritable révolution, pour connecter à grande vitesse hommes et matériels, s’annonce comme l’une des clés de la guerre de demain. Du coté civil comme militaire, cette technologie 20 fois plus rapide que la précédente, associée a des algorithmes puissants et l’intelligence artificielle, s’annonce prometteuse, avec des démarches stratégiques similaires qui laissent peu de place à l’humain.

« Toute nouvelle technologie suscite des inquiétudes », relativise Gilles Brégant, directeur général de l’Agence nationale des fréquence (ANFR). « Et pourtant mettre en place une technologie sans vraiment en mesurer les risques au préalable ne revient-elle pas a faire de la population, des rats de laboratoire », soulève Reporterre. Depuis 2011, le Centre international de recherche sur le cancer de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) avait classé ces fréquences comme « cancérogènes possibles pour l’homme ». En 2016, une étude américaine avait même démontré que des rats exposés à ces même fréquences avaient développé des cancers. Mais il faut des années pour développer un cancer chez l’homme et a technologie ne saurait attendre. « Comment évaluer en quelques mois les effets des nouvelles fréquence sur le vivant », questionne Reporterre. D’autant que cela ne concerne pas que les humains, les animaux et notamment les insectes pourraient être impactés. D’où un risque avéré.
 

Des hautes fréquences, courtes et larges, qui ne pénètrent pas l’humain en profondeur.

« Des cellules vivantes peuvent à la rigueur s’adapter à des expositions continues » fait remarquer Jeanne Sasco, médecin épidémiologiste du cancer et coordonnatrice en Europe d’une pétition contre le déploiement de la 5G, « mais plus difficilement de manière discontinue (on/off) et à haute vitesse ».

La 5G repose sur un ensemble de fréquences plutôt classiques allant de 3,4 à 3,8 GHz, proches du spectre de la 3G et de la 4G. Mais une autre tranche du spectre électromagnétique, proche des 26 GHz serait également utilisée. Or « celle-ci n’a jamais été utilisée pour des réseaux mobiles », soulignait l’Acerp (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes), au début de l’année 2019, encourageant les tests en situation réelle dans plusieurs villes françaises afin d’en savoir plus.

L’autre particularité de ces bandes hautes fréquence, c’est qu’elles sont très courtes et très larges. Elle ne pénètrerait que de 2 millimètres dans le corps. « Suffisant pour modifier les conductions nerveuse en surface et faire ainsi chauffer les tissus », soulève Jean-Pierre Theveniaud, le président de l’association Robin des Toits. Reste l’impact sur les petits organismes vivants : enfants, insectes, oiseaux, …

Si ces hautes fréquences ne pénètrent pas en profondeur, elles sont facilement arrêtées par les obstacles urbains, ce qui nécessite la mise en place d’une multitude de petites antennes relais (Small cells). Le publicitaire JCDecaux planche sur le sujet, avec une douzaine de villes pour installer ces petites antennes dans son mobilier urbain (arrêts de bus, panneaux d’affichage électronique, lampadaires, etc.)

Ces petites antennes permettent de multiplier par trois la vitesse de téléchargement. Elles permettent aussi de réduire la puissance d’émission aux ondes des téléphones du fait de leur proximité. Car plus les mobiles sont éloignés d’une antenne, plus ils présentent de risques pour l'utilisateur. De plus « les constructeurs sont en train de développer des antennes 5G qui vont se focaliser comme un projecteur sur le téléphone situé à proximité », ajoute Gilles Brégant de l’ANFR.

Dangereux ou pas, le Ministère de la Transition écologique à tout de même demandé une évaluation pour juin 2019, pour les 78 stations autorisées en France, dont 21 nouvelles en janvier, dans la bande des 3,5 GHz.
 





              

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