Les freins et les développements de la ville intelligente


Rédigé par Jean-Nicolas LOPEZ le Mercredi 13 Février 2019 à 14:30

Est-il si facile, pour des élus gestionnaires d’une collectivité territoriale, de se lancer dans le concept de Smart City. Pas vraiment si l’on en croit la thèse professionnelle de Jean-Nicolas LOPEZ, aujourd’hui Ingénieur d’affaires chez Cap Gemini, réalisée avec l'aide de l'association PAVIC. Entre les freins liés à la législation française, contraignante, la réticences des citoyens par rapport aux technologies, les lourds investissements publics qu’elle nécessite, la clé du succès de la ville intelligente passe par les entreprises, l’emploi et la collaborations des usagers, selon l’auteur.


La réussite de la ville intelligente  l’emploi et la collaborations des usagers (photo Adobe Stock)
La réussite de la ville intelligente l’emploi et la collaborations des usagers (photo Adobe Stock)
Le numérique conquiert le monde. Une récente étude Gartner Internet of Things 2017 prévoit 21 milliards d’objets connectés en circulation dans le monde à l’horizon 2020 alors même qu’il est estimé, par l’étude Navigant Research, que près de 75% de la population mondiale sera urbaine d’ici à 2050. 

Ces deux informations sont aujourd’hui indissociables avec l’avenir de l’Homme et de son mode de vie. La planète Terre, berceau de l’humanité telle que nous la connaissons, s’essouffle sous l’épais brouillard de l’activité économique mondiale. L’Homme a défiguré les espaces au profit de l’activité économique, du développement des territoires et de la recherche du profit. Aujourd’hui la conscience humaine tente de freiner cette utopie. 

Chaque événement est désormais une preuve de la surexploitation des ressources de la planète pour satisfaire les besoins fondamentaux et le consumérisme de l’Homme. Le constat est alarmant : le récent rapport Climate Science Special Report, publié en 2017, affirme que l’Homme est responsible du réchauffement climatique planétaire et des conséquences qu’il subit. Depuis le milieu du 20e siècle et la prolifique époque des trente glorieuses, les océans du globe ont absorbé 93% des émissions de gaz à effet de serre et ont vu leurs températures moyennes augmenter, quand la surface de la banquise du cercle polaire Arctique elle ne cesse de fondre comme neige au soleil, de 3,5% à 4,1% par décennie depuis 1980. 
 
« Il sera de plus en plus difficile de satisfaire les attentes des usagers sans innover et sans s’adapter à la réalité économique, écologique et technologique ».

L’Homme n’a plus le choix, il doit changer ses comportements de consommation et adapter sa vie quotidienne aux enjeux futurs. Les villes représentent aujourd’hui un des espoirs les plus prometteurs et tangibles pour changer la donne et transformer positivement notre écosystème. Ce défi c’est la promesse de la Smart City. 

Dans un monde de plus en plus connecté et disruptif, les collectivités doivent s’adapter et prendre le virage du numérique en rationalisant leurs moyens autour de leviers technologiques et collaboratifs qu’ils possèdent. La Smart City représente ce mouvement et incarne le virage vers une ville plus connectée dont les services publics sont optimisés par l’exploitation de la donnée et dans laquelle l’intelligence réside dans la capacité à fédérer les intelligences de la ville dans tous les domaines où elle doit exceller (voirie, infrastructures publiques, énergie, mobilité, citoyenneté, services administratifs, ...). Le virage vers la ville intelligente et numérique est l’axe majeur de développement des territoires urbains. 

Les villes et collectivités de l’hexagone doivent partir d’un constat simple : il sera de plus en plus difficile de satisfaire les attentes des usagers sans innover et sans s’adapter à la réalité économique, écologique et technologique. Les collectivités françaises voient leurs ressources diminuer au fil du temps et cela dans un climat de défiance des pouvoirs publics et de perte de confiance dans les responsables politiques, alors même que les attentes des citoyens ne cessent d’augmenter. 

L’État français cherche à faire des économies et contraint les collectivités à réduire leurs coûts de fonctionnement en les encourageant à mettre en place une stratégie de rationalisation des coûts sans entacher la qualité actuelle du service public. Outre la décision du gouvernement de supprimer la taxe d’habitation pour 80% des ménages à l’horizon 2020, les collectivités voient leur pouvoir et leur légitimité menacés. 

Les citoyens, toujours plus critiques, espèrent des élus davantage de vision pour l’avenir et des engagements concrets pour améliorer leur quotidien. Les citoyens considèrent que l’amélioration de leur confort passera en priorité par le développement l’offre de mobilité, la maîtrise de l’énergie et de ses coûts, la performance des services publics mais aussi par la convergence du management de la collectivité vers un mode davantage participatif pour le citoyen. 
 

Télécharger la thèse professionnelle de Jean-Nicolas LOPEZ, réalisée avec l'aide de l'association PAVIC à Angers





              


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