Performance et bien-être au travail font-ils bon ménage ?


le Vendredi 5 Avril 2019 à 14:13

Dans le contexte actuel où les entreprises se battent sur le terrain économique, les salariés sont parfois soumis à rude épreuve, les dirigeants attendant d’eux qu’ils soient au plus haut niveau de leur compétence et de leur productivité. Pas facile de vivre sereinement son travail. Même si la corrélation entre le bien-être des employés et leur performance est bien une réalité. C’est tout au moins l’avis de Lénaïck LE GRATIET, directrice de Galiléa, une agence de Conseil et Ressources Humaines, installée à Angers (49)


De gauche à droite : Mickaël ESNAULT (Inwest Group), Lenaïck LE GRACIET (Galiléa) et Denis LAMBOLEY (Wellness Managment)
De gauche à droite : Mickaël ESNAULT (Inwest Group), Lenaïck LE GRACIET (Galiléa) et Denis LAMBOLEY (Wellness Managment)
Dans la ville intelligente, le travail est-t-il encore l’avenir de l’homme ? C’est la question que se posent régulièrement philosophes et essayistes. Si pour certains, le travail n’est pas une fin en soi, reste que sa privation induit des difficultés pour bon nombre de nos concitoyens.  En effet, si le travail permet d’accéder à un bon, voire confortable, niveau de vie, il ne va pas sans contraintes et privations de liberté. Si les dirigeants d’entreprises souhaitent que leur entreprise puisse acquérir de nouveaux marchés ou tout au moins maintenir ceux dans lesquels ils opèrent, ils attendent de leurs salariés qu’ils soient au plus haut niveau de leurs performances. Et c’est parfois ce qui coince, certains d’entre-eux ayant le sentiment qu’on leur en demande toujours plus, jusqu’à l’épuisement, à l’instar d’un sportif de haut niveau. Résultat, le mal être s’installe et le « burn-out » est devenu la maladie du siècle.
 
Et pourtant l’entreprise ce n’est pas l’affaire du seul dirigeant, mais bien de tous les employés, chacun devant faire corps pour que la structure qui les emploie puisse perdurer et continuer à leur verser des salaires. Et même si la notion de performance peut apparaitre comme une contrainte pour certains, elle n’est pas incompatible avec le bien-être. En effet des employés heureux de venir au travail, qui se sentent bien dans leur environnement, sont plus motivés et engagés à faire grandir leur entreprise. Le niveau de salaire n’étant pas la seule motivation.
 
Convaincre les dirigeants de procurer l’environnement qui permettra aux employés de donner le meilleur d’eux-mêmes, c’est le travail de Lénaïck LE GRATIET, dirigeante du cabinet « Galiléa  », à Angers qui compte une dizaine de consultant RH, coach de transition et psychologue du travail. 
 
« Notre axe de travail est la notion de performance et de qualité de vie au travail », explique Lénaïck LE GRATIET ( voir entretien vidéo).  « Comment allier performance et bien-être au travail, c’est un sujet sur lequel de plus en plus de dirigeants d’entreprises nous interrogent aujourd’hui ». Preuve s’il en est que du côté des dirigeants le vent semble tourner, ces derniers se rendant compte qu’un salarié heureux est moins malade, moins absent, plus créatif et plus productif.
 
« De plus en plus de chefs d’entreprise considèrent que la masse salariale est un capital humain à valoriser »

 « Non seulement la notion de performance au travail et le bien-être sont incompatibles, mais ils sont indissociables », appuie la dirigeante de Galiléa. « Nous on constate qu’un salarié à sa juste place, bien dans sa peau, peut déployer son talent et par voie de conséquence agir au niveau de la performance individuelle et collective au travail ». 
 
Bon nombre d’entreprises fonctionnement sur des principes qui datent de l’ère industrielle du siècle dernier, lesquels n’avaient pas vraiment d’état d’âme pour ce qui concerne leurs employés. D’autant que, mis à part pour certains secteurs d’activité, la main d’œuvre ne manque pas. Mais le monde de l’entrepreneuriat est en train de changer.  « Nous le constatons aujourd’hui dans notre travail, l’entreprise qui vise à réduire au maximum la masse salariale pour optimiser son fonctionnement, est vouée à l’échec », confirme Lénaïck LE GRATIET. « Placer l’employé à sa juste place, ce n’est pas être dans un monde de bisounours, mais de voir qu’en agissant collectivement beaucoup peuvent s’engager dans leur travail, pour peu que la charge soit adaptée. Ça passe par un bon ajustement entre le niveau de compétence de la personne et les défis qu’elle aura à relever ». 
 
Pour la dirigeante de cette agence de conseil en relations humaines, « tous les managers qui arrivent à développer cette culture d’entreprise ont d’excellent résultats. Nous sommes d’ailleurs là pour les conseiller dans ce sens ». Et de poursuivre : « On voit vraiment qu’on est en train de pivoter en ce moment. De plus en plus de chefs d’entreprise considèrent que la masse salariale est un capital humain à valoriser. La nouvelle génération qui arrive au travail à d’autres ambition, d’autres envies, d’autres défis à relever ». 
 
Désormais Galiléa conseille à ses clients un « baromètre social » qui leur permet d’évaluer la santé d’une entreprise en matière de qualité du travail.  Appelé WellScan, cet outil développé en partenariat avec le laboratoire de psychologie sociale de l’Université Paris V, était présenté dernièrement à un parterre de clients de l’agence, par Denis LAMBOLEY, médecin spécialiste de la médecine intégrative et Président de Wellness Management, une société qui développe des outils d’évaluation sur la qualité de vie au travail. Parmi ceux qui ont essayé WellScan, Mickaël ESNAULT, président d’Inwest Group, une structure qui regroupe une quinzaine d’entreprise, entre la France, à Angers notamment, et la Californie. Ce denier s’est d’ailleurs montré plutôt satisfait. « C’est un outil assez simple à utiliser qui nous permet de nous poser les bonnes questions et de connaitre les dangers que nous pouvons rencontrer au niveau de la pression, du stress, pour lesquels nous ne sommes pas toujours préparés ». 

Entretien vidéo avec Lénaïck LE GRATIET, Denis LAMBOLEY et Mickaël ESNEAULT
 






              

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