Pour lutter contre le réchauffement climatique, la forêt réinvestit la ville


le Lundi 19 Décembre 2022 à 16:47

Au Moyen-Âge on rasait les forêts pour construire des villages et aménager des zones de cultures. Des siècles plus tard la destruction est devenue massive pour favoriser l’agriculture intensive. Avec le climat qui se réchauffe plus vite que prévu, des experts ont tiré la sonnette d’alarme et invitent les collectivités à végétaliser les territoires et à créer des forêts au cœur des villes. Les arbres dont on a besoin pour absorber le carbone que nous produisont, reprennent le dessus et c’est tant mieux.


A Angers, l'arbre qui cache la forêt (photo CB)
A Angers, l'arbre qui cache la forêt (photo CB)
Au cœur des enjeux sociétaux et environnementaux, la nature, sous toutes ses formes, est un des éléments indispensables pour faire face au réchauffement climatique, à la pollution, au bruit et contribuer à un meilleur cadre de vie et de santé pour les habitants », affirme l’Office Nationale des Forêts  (ONF) sur son site web. « La végétalisation permet également d’améliorer ou de renforcer l’attractivité du territoire. C’est pourquoi, vivre en harmonie avec la nature dans nos milieux urbains est primordial et majeur ». En plus des jardins publics, la végétalisation des villes passe désormais par la plantation de mini forêts urbaines au cœur même de la cité. 
 
« Avant de définir ce qu’est une forêt urbaine, il faut d’abord expliquer ce qu’est une forêt », explique le site Permafforest.  Francis HALLÉ, botaniste, biologiste et expert de la forêt primaire français résume : « une forêt, c’est beaucoup de plantes que l’on voit, et énormément d’animaux que l’on ne voit pas ». Il ne suffit donc pas de planter des arbres pour parler de forêt.
 
Selon les botanistes, dont Francis HALLÉ, la forêt est un véritable écosystème composé de champignons, de plantes, de bactéries et d’animaux, c’est un lieu où se développe une véritable biodiversité, d’autant plus riche qu’elle est complexe par ses échanges de matière et d’énergie, entre la faune, la flore et le sol qui la compose. Pas simple, dès lors de permettre à cet écosystème dans un lieu où le béton et le bitume poussent plus rapidement que les arbres.  
 
La notion de mini-forêt urbaine ou péri-urbaine, par comparaison aux immenses forêts qui croissent sur des centaines d’hectares depuis la nuit des temps est apparu au début du 20e siècle. Il s’agit d’espaces végétalisés, de petite taille, qui ont pour certains échappé au bétonnage des zones urbaines ou qui ont été planté par l’homme, avec plusieurs objectifs : capté le gaz carbonique émis la ville et améliorer le bien-être de ses habitants. Ces mini forêts, où la végétation pousse comme elle en a envie, n’ont rien de comparables avec les parcs publics, plantés d’arbres sélectionnés et taillés, avec des allées pour la promenade et des bancs pour le repos, voire parfois de plans d’eau, des fontaines et autres artifices qui ne facilitent pas le développement d’écosystèmes complexes où chacun évolue de concert et se nourrit de l’autre. 
 
Reste que si ces petites forêts peuvent permettre aux villes de relever le défit du réchauffement climatique, elles doivent être organisées avec un objectif de gestion durable des sols avec notamment un apport en eau et un entretien des végétaux pour chacun puisse croitre de manière harmonieuse et permettre à la biodiversité de s’y développer.
 

Réduire la chaleur et améliorer la qualité de vie

Outre la captation du CO2, ces forêts permettent de lutter contre les îlots de chaleur en été, en créant des zones d’ombre et en faisant baisser la température ambiante, surtout en période caniculaire. Elles améliorent la qualité de l’air en réduisant la diffusion des particules fines, rendent les sols plus perméables, contrairement au bitume et au béton, favorisant ainsi la croissance des végétaux, améliorent la qualité de vie et le bien-être des habitants et enfin favorisent le retour d’oiseaux et d’insectes en voie d’extinction du fait de l’agression des territoires urbains. 
 
Plantées et entretenues, le plus souvent selon le principe du botaniste japonais Akira Miyawaki, créateur d’une méthode reforestation dont notre planète à besoin, ces mini-forêts commencent à se développer dans de nombreuses villes françaises.
 
A Paris, la maire Anne HIDALGO, réduire les espaces bitumés de la ville qu’elle gère, en remplaçant la moitié des places de stationnement par des espaces verts, ce qui représente, en plus de la création de forêts urbaine dans plusieurs sites emblématiques, plus de 700 000 m2 à débitumer et végétaliser. Un choix assumé qui n’est pas du goût de tout le monde, mais qui commence à faire son chemin.
 
A Bordeaux et sa métropole, territoire géré par un élu « vert », la majorité en place souhaite également réduire les espaces bitumes, planter un million d’arbres sur l’ensemble du territoire métropolitain et multiplier la création de forêts urbaines, selon la méthode Miyawaki.
 
Angers, ville dédiée au végétal, avec un parc ludo-éducatif, Terra Botanica, souvent citée comme ville verte où il fait bon vivre, de nombreux arbres malades ou envahissants, ont été abattus au bord des rues, pour favoriser le passage des lignes de tramway et améliorer l’urbanisation de certains quartiers. En compensation d’autres espèces d’arbres ont été plantés ainsi que des forêts urbaines comme celle du Grésillé. L’ex-maire, Christophe BÉCHU, aujourd’hui Ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires avait promis de planter 100 000 arbres en cinq ans  sur l’ensemble de l’espace public. 
 
Lyon, a mis en place, depuis 2017, un Plan Canopée qui vise à planter 3 000 arbres par an. Nantes a objectif de planter et de préserver l’équivalent de 2 000 terrains de football à l’horizon 2030-2050.  Les exemples ne manquent pas, toutes les villes françaises, ayant adopté des plans de végétalisation et reforestation de l’espace public. 





              

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