RTE teste un drone civil pour l’inspection des lignes électriques


le Lundi 12 Juin 2017 à 09:56

Pour Réseau de Transport d’Électricité (RTE), entreprise de service qui exploite, maintient et développe le réseau électrique français à haute et très haute tension, c’était une grande première. Le 8 juin dernier, un vol de 50 km avec un drone civil a été effectué au-dessus d’une ligne électrique dont elle assure habituellement la surveillance et l’entretien.


Un opérateur de Delair Tech se préparant à faire voler le drone expérimental. (Photo RTE)
Un opérateur de Delair Tech se préparant à faire voler le drone expérimental. (Photo RTE)
Bruyants, polluants et surtout coûteux, les hélicoptères qui effectuent des vols d’inspection au-dessus du réseau électrique français pour le compte Réseau de Transport d’Électricité (RTE) seront peut-être remplacés par des drones civils. Un test a été effectué dernièrement entre les postes électriques de Distré (Maine-et-Loire) et d’Assais-les-Jumeaux (Deux-Sèvres), soit une distance de 50 km, pour inspecter à l’aide d’une caméra vidéo, une ligne haute tension de 400 000 volts. 
 
S’il s’agissait d’une première pour l’entreprise de réseaux électriques, d’autres entreprises de service comme RFF (Réseau Ferré de France) ont déjà franchi le pas depuis plusieurs années en utilisant des drones civils équipés de caméra pour inspecter leur réseau et notamment les ponts.
 
Pour autant, RTE ne souhaite pas remplacer complètement sa flotte d’hélicoptère par des drones comme l’expliquait  Patrick Bortoli, Directeur Maintenance de RTE, présent sur le poste de Distré. « Plus souple d’utilisation, le drone offre une solution complémentaire aux interventions héliportées d’inspection et de maintenance du réseau, menées par RTE. Ce premier vol illustre la politique d’innovation constante de RTE pour contribuer à une électricité plus sûre, plus économique et toujours plus respectueuse de son environnement ».   
 
Pour l’entreprise de maintenance électrique, le drone apparaît comme un outil complémentaire qui permet non seulement d’inspecter rapidement le réseau, mais aussi de le modéliser.
 
Pour cela RTE a sollicité une société toulousaine, Delair Tech , leader sur le marché des drones professionnels et qui connaît bien la problématique puisqu’elle intervient déjà avec ses aéronefs sans pilote dans l’industrie de l’agriculture, le géospatial, le transport,  l’énergie, la pétrochimie, la sécurité et la défense.
 
Pour permettre à l’engin de parcourir les 50 kilomètres prévus Delair-tech s’est appuyé pour la première fois sur le réseau de télécommunication 3G pour assurer le guidage de l’aéronef. « RTE et Delair-tech ont ainsi combiné de manière innovante deux mondes jusqu'ici éloignés, celui de la 3G et celui de l’aéronautique », ont expliqué les deux entreprises.
 
« Les drones offrent l’avantage de diminuer la pénibilité de certaines interventions sur des infrastructures difficiles d’accès ».

Pour cette première en France, deux pilotes ont été utilisés pour la phase de décollage et deux autres pour la phase d’atterrissage.  Le vol a été effectué en pilotage automatique grâce à l’intégration de données GPS au sein du drone et pour cela la Direction Générale de l’Aviation Civile (DGAC) avait accordé un couloir de vol spécifique et défini un cadre réglementaire précis.
 
« Ce partenariat avec RTE confirme l’engagement de clients industriels de renom dans les solutions de drones professionnels », souligne Michael de Lagarde, Président & co-fondateur de Delair-tech.  « Nous avons utilisé pour la première fois en France le réseau 3G pour le guidage du drone, permettant ainsi une communication temps réel toute distance. Ceci lève un verrou technologique important ».
 
Cette première étape technologique franchie, Delair-tech qui propose des solutions drones complètes, incluant hardware, software et services, « s’ouvre la voie à l’inspection plus fréquente de grandes distances linéaires comme les lignes électriques, les oléoducs avec de forts gains en efficacité pour nos clients » ajoute Michael de Lagarde.
 
Si l’expérience réalisée dernièrement est une première, ce n’est pas la première fois que RTE utilise des aéronefs sans pilote. RTE est devenu opérateur de drones en 2016 pour ses missions d’inspections locales du réseau de transport électrique et de déroulage de câbles. Elle devrait donc désormais les utiliser pour des missions d’inspections longues distances en complément des hélicoptères.
 
« Solution d’avenir, les drones offrent l’avantage de diminuer la pénibilité de certaines interventions sur des infrastructures difficiles d’accès, de réaliser des opérations de maintenance rapides et précises, sans interrompre l’alimentation électrique », précise RTE.   





              

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