Territoire intelligent : sept communes de la communauté urbaine d’Angers passent à l’action


le Mardi 22 Février 2022 à 21:40

Initié par la Ville d’Angers et sa métropole et lancé fin 2019, sur la base d’un marché public global de performance attribué à un consortium d’entreprises, la démarche de « Territoire Intelligent » intéresse les communes de la communauté urbaine. Pour preuve, sept communes situées au sud-est du territoire, ont décidé, avec l’aide de l’ESAIP, une école qui forme des ingénieurs de haut niveau scientifique et technique en numérique et gestion des risques et environnement, de mener une réflexion commune qui répond aux préoccupations et aux besoins des habitants.


La place Salvador Allende dans le centre de Saint Barthélemy d'Anjou, l'une des sept communes concernées par l'observatoire du territoire intelligent (Photo Ville de St Barthélemy d'Anjou)
La place Salvador Allende dans le centre de Saint Barthélemy d'Anjou, l'une des sept communes concernées par l'observatoire du territoire intelligent (Photo Ville de St Barthélemy d'Anjou)
Faire de la communauté urbaine d’Angers, le premier territoire intelligent Français, c’est l’ambition annoncée par Christophe BECHU, maire d’Angers et Président d’Angers Loire Métropole, une communauté urbaine de 29 communes, lors du lancement du projet, fin 2018. Depuis un marché global de performance réactualisé à 180 millions d’euros a été attribué à un consortium d’entreprises représenté par le groupe industriel énergétique français Engie, lequel travaille sur la mise en place d’un « jumeau numérique » du territoire concerné, plus exactement une réplique digitale de l’ensemble de ses composantes. Les Angevins, plus préoccupés par les embouteillages engendrés par la construction de la seconde ligne de tramway, n’en mesurent pas encore les effets sur le terrain. Ceux que l’on a pu questionner sur le sujet, ne savent pas ce qu’est vraiment un territoire intelligent et ce qu’il peut leur apporter au quotidien. Mais la plupart a retenu l’importance de la somme consacrée à la démarche. « Espérons que le retour sur investissement justifiera la dépense », osait l’un d’eux. 
 
Pour les habitants des communes périurbaines de la métropole, dont certaines plus rurales que vraiment urbaines, c’est encore plus abstrait, avec à la clé des usages différents. Les élus sont assurés que cette démarche de territoire dit intelligent facilitera, par l’apport de services digitaux, l’optimisation des charges qui pèsent sur leur collectivité, l’aménagement urbain et les déplacements tout en accélérant la transition écologique. Elle devrait permettre à leurs concitoyens de mieux vivre sur le territoire concerné. Mais avant d'aller plus loin dans la démarche, il leur semble  important de connaitre leur avis.  
 
Réfléchir avant d’agir ! C’est le leitmotiv des sept communes engagés dans la démarche : les Ponts-de-Cé, Sainte-Gemmes-sur-Loire, Loire-Authion, Sainte, Gemmes sur Loire, Mûrs-Erigné, Trélazé, Verrières-en-Anjou, Saint Barthélemy d’Anjou, en partenariat avec l’ESAIP, l'école d’ingénieurs installée sur place et admis comme tiers de confiance du fait de ses compétences en la matière. 
 
Pour ces collectivités, voisines et habituées à travailler ensemble sur de nombreux projets, il ne s’agissait pas de créer un second territoire au sein de la métropole, mais bien de souscrire collectivement aux orientations communautaires, à savoir optimiser les services urbains par l’usage des technologies afin de générer des économies pour la collectivité, tout en prenant en compte les données locales et les souhaits des habitants, de « manière agile », précisent leurs représentants. Un minimum requis, quand on sait que l’intelligence d’une ville (ou d’un territoire) est avant tout l’intelligence des citoyens. Pour emporter l'adhésion des habitants, on ne peut donc pas s’affranchir de l’aspect humain. Et de ça, les élus en sont convaincus.
 
Fort de cette première réflexion ils ont décidé, pour mieux accompagner la démarche, de se doter, sur les conseils de l'ESAIP, d’un « observatoire » capable de mesurer les avis des habitants et leur évolution dans le temps. 
 

Un bus itinérant pour informer les usagers

« Le territoire intelligent c’est beaucoup d’investissement et nous nous devons d’informer nos concitoyens sur son avancement », explique Daniel VICENTE, 2e adjoint de la commune de Saint Barthélemy-d ’Anjou, délégué à la citoyenneté, au sport et au numérique, en présentant le premier observatoire réalisé par l’ESAIP et les sept communes. « Il y aura beaucoup de travaux qui serons lancé dans les cinq ans à venir sur le plan communautaire et nous nous sommes demandé comment nous, communes, pouvions nous inscrire dans cette démarche, être acteurs et voir ce que nous pourrions apporter.
 
Cette première action, leur a permis d’aligner leur niveau de connaissance en matière de définition d’un territoire intelligent et d’envisager d’être force de proposition auprès des citoyens pour leur expliquer la démarche. Les 7 communes ont diffusé, l’été dernier, un questionnaire auprès de leurs concitoyens. Composé de 15 questions, pour la plupart orientées sur les aspects de la ville intelligente et les services qu’elle peut rendre aux usagers, ce document a permis de jeter les bases du premier observatoire, lequel sera remis à jour chaque année.  
 
En moyenne, seulement 5% de la population de chaque commune a répondu à l’enquête, ce qui représente tout de même, vue la taille de ces communes, 23% de la population totale de la communauté urbaine d’Angers. « Un échantillon suffisant pour rendre ce premier observatoire représentatif des avis des habitants, avec en plus une question totalement ouverte qui nous a permis de construire un nuage de mots clés, dont la taille est proportionnelle à l’occurrence de citation, selon plusieurs thématiques », commente Christophe ROUVRAIS, le directeur de l’ESAIP Angers, qui ajoute que « cette méthode est tout à fait duplicable, sans trop de difficultés, dans les autres communes de la communauté urbaine ». 
 
Ces communes qui font office de précurseur en la matière vont désormais enclencher la seconde phase de leur démarche « pour se rapprocher des habitants et les informer de ce que peut-être un territoire intelligent et surtout capter leurs besoins et leurs idées », poursuit Daniel VICENTE. « Nous avons eu l’idée de mettre en circulation un « bus territoire intelligent » qui pourrait se poser dans chaque commune avec des éléments concrets de ce que peut être un territoire intelligent, proposé par l’ESAIP, et d’échanger sur le sujet avec les habitants ». Une méthode pédagogique nécéssaire qui doit permettre d’acculturer les habitants. Mais avant elle devra passer par l’approbation du Conseil Communautaire. 





              


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