Transition écologique : la région Occitanie mise sur l’hydrogène


le Mardi 11 Décembre 2018 à 11:30

Engagée, comme la plupart des régions françaises, dans la transition écologique, la région Occitanie qui s’étend de Toulouse à Montpellier mise désormais sur l’hydrogène pour compléter son dispositif énergétique. Cette région très en pointe en matière de technologie va même commander des trains à hydrogène. Pour les acteurs engagés dans cette démarche, c’est une première en France.


Coradia iLint, le premier train à hydrogène du monde testé en Allemagne et qui sera adapté pour les tests en Occitanie  (Crédits photo : Alstom)
Coradia iLint, le premier train à hydrogène du monde testé en Allemagne et qui sera adapté pour les tests en Occitanie (Crédits photo : Alstom)
L'hydrogène est une technologie en cours d'acquisition de maturité. En Occitanie, le potentiel est là pour accompagner la transition énergétique et développer une filière industrielle », affirmait récemment Matthieu Canaux, Directeur Régional Nord Midi-Pyrénées et Lozère chez Enedis, dans une publication de la Chambre de Commerce et d’Industrie Occitanie – Pyrénées Méditerranée. 
 
Située au second rang national en matière de production d’énergies renouvelables, avec d’importants parc éoliens et solaires, la région Occitanie a été labellisée « Territoires Hydrogène » en novembre 2016 dans le cadre de l'appel à projet lancé par le ministère de l'Environnement. Depuis de nombreux acteurs se sont engagés dans cette voie et la partie Midi-Méditerranée, de cette région, compte désormais 20 laboratoires travaillant sur l’hydrogène, contre un seul il a tout juste un an. Preuve que dans cette région cette démarche est porteuse. 
 
Pour la CCI Occitanie, c’est aussi « une manière de relancer une filière où notre région a longtemps en pointe et surtout une opportunité pour les entreprises de notre territoire, qu’elles soient utilisatrices ou actrices, ou les deux ». 
 
Pour cette région, l’hydrogène n’est pas une nouveauté. Au début des années 2000, une association, « pHyrénées  », a enclenché une dynamique allant dans ce sens, sur les départements du Tarn et de l’Aveyron. En 2015, la toute nouvelle région Occitanie qui regroupe, suite à la réforme territoriale de 2014, les régions Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées, décide d’amplifier le mouvement, avec un objectif : devenir un territoire à énergie positive en 2050. « Pour cela la Région a réalisé une étude stratégique sur la filière afin de déployer un véritable projet structurant », précise la CCI dans sa présentation. 
 
Pour la chambre consulaire, également très impliqué il s’agit en premier lieu de développer une véritable économie de l’hydrogène à l’échelon régional en fédérant les projets isolés qui naissent sur les territoires les plus en pointe, tout en s’inscrivant dans une stratégie nationale et européenne.
 
Parmi ces projets on y retrouve tout naturellement ceux qui ont été développés dans le Tarn et l’Aveyron, notamment « Vabhyogaz  », première station française de distribution d'hydrogène vert issu du biogaz des déchets dans le Tarn et la première station nationale de production et de distribution d'hydrogène par électrolyse installée par la société Braley, dans l'Aveyron. 
 
Pour aller plus loin, la Région Occitanie privilégie quatre axes, lesquels sont en cohérence avec ses spécifiés : l'écosystème hydrogène aéroportuaire autour de la mobilité, le bio hydrogène, l'écotourisme, le stockage des énergies renouvelables.
 
« Je veux que la région Occitanie devienne le terrain privilégié de l’expérimentation de trains à hydrogène en grandeur nature » - Carole Delga, présidente de la Région Occitanie

 Le projet HyPort, labellisé en novembre dernier dans le cadre de l'appel à projets « Territoires hydrogène », situé à proximité des aéroports de Blagnac et de Tarbes, « s'inscrit dans cette ambition », rappelle la CCI. Pour les initiateurs de la société chargée de mettre en œuvre le projet, la sous-filiale de la Région, « Midi-Pyrénées énergies investissements » et « ENGIE Cofely », associé majoritaire au capital de Hyport, il s’agit en premier lieu de développer des offres de service d’hydrogène vert pour les plates-formes aéroportuaires et leurs environnements afin de réduire l’impact carbone des engins tels que les avions, les engins de piste et les navettes. Cette nouvelle structure va également développer les infrastructures destinées aux offres de services aéroportuaires et l’ensemble du territoire régional. Elle proposera également des services de location de véhicules hydrogène comme les bus, véhicules utilitaires ou véhicules de tourisme sur et autour des zones aéroportuaires.
 
« Notre objectif est de faire d’Occitanie, la 1ère région à énergie positive d’Europe. L’hydrogène a un rôle structurant dans ce contexte de transition énergétique. Avec le projet Hyport, la dynamique est lancée pour répondre aux enjeux industriels majeurs à venir pour l’Occitanie » expliquait récemment Carole Delga, présidente de la Région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée.

Et pour aller encore plus loin et démontrer sa volonté de s’investir dans cette démarche porteuse d’avenir en matière d’énergie renouvelable, la région Occitanie devrait faire l’acquisition de trois trains hybrides à hydrogène, comme l’a annoncé la présidente lors d’un déplacement, le 28 novembre dernier, sur le site d'Alstom à Séméac dans les Hautes-Pyrénées.

« Actuellement, un tiers de l’offre kilométrique ferroviaire régionale est réalisé en mode diesel », explique Carole Delga dans un communiqué. « Dans ce contexte, et parce que nous savons que nous devons agir pour diminuer nos émissions de polluants et réduire nos coûts de maintenance, je veux que la région Occitanie devienne le terrain privilégié de l’expérimentation de trains à hydrogène en grandeur nature ».
 
La Région devrait faire l’acquisition de 16 nouvelles rames de TER (Train Express Régional) dont trois à hydrogène qui seront testés en 2021-2022 sur la ligne Montréjeau-Luchon, en Haute-Garonne. Ces trains qui seront pour Alstom l’adaptation française d’un train à hydrogène qui circule depuis septembre 2018, en Basse-Saxe (Allemagne) entre les villes de Cuxhaven, Bremerhaven, Bremervörde et Buxtehude. Ce train qui combine l'alimentation électrique par caténaire des moteurs thermiques et de l'énergie stockée dans des batteries lithium-ion, permet de réduire de 20 % la consommation d'énergie. Deux autres régions sont également sur les rangs : Grand Est et Nouvelle Aquitaine.





              

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