Coronavirus : unir les petits commerçants pour écouler leurs stocks en ligne


le Vendredi 20 Mars 2020 à 09:37

En plus de la crise sanitaire qu’elle traverse, la France s’apprête à vivre une crise économique sans précédent. L’après Coronavirus risque d’être extrêmement douloureux, pour les petites entreprises et commerces. Loin d’attendre la fin de cette crise, des entreprises ont décidé d’apporter des solutions. C’est le cas de Wishibam, une jeune entreprise du commerce digital qui propose de créer une place de marché en ligne pour que les commerces actuellement fermés puissent continuer à vendre.


Face aux mastodontes de la vente en ligne qui profitent de la crise sanitaire que nous traversons, les petits commerçants, aujourd'hui fermés, peuvent s'unir pour créer leur propre place de marché. C'est la proposition de Wishibam (photo Adobe Stock)
Face aux mastodontes de la vente en ligne qui profitent de la crise sanitaire que nous traversons, les petits commerçants, aujourd'hui fermés, peuvent s'unir pour créer leur propre place de marché. C'est la proposition de Wishibam (photo Adobe Stock)
Quitte à acheter en ligne, autant acheter sur notre territoire », explique sur son site web, la fondatrice de Whishibam, Charlotte Journo-Baur, fille et petite-fille de commerçants. « Nous avons travaillé pendant 5 années pour développer la technologie qui rend cela possible. Wishibam permet actuellement à 25 000 m2 de commerces de continuer de générer du chiffre d’affaires puisque leurs stocks magasins sont achetables en ligne alors que leurs magasins sont fermés. C’est bien mais ce n’est pas suffisant »
 
La jeune entreprise qui travaille en mode agile pour aider les commerces de centre-ville à entrer dans l’ère du digital, veut répondre à l’appel du Secrétaire d’Etat au Numérique, Cédric O, en aidant les commerçants à vendre en ligne les produits disponibles dans leurs magasins sur une « marketplace » locale ou « qui sait … si nous sommes assez nombreux … une plateforme nationale, gratuite et sans engagement. Ils pourront alors lutter à armes égales contre les géants du web ». L’entreprise ne souhaitant pas, comme elle l’explique dans sa démarche, d’un commerce « amazonisé » où les magasins n’existeraient plus dans les villes et où les centres commerciaux seraient remplacés par des entrepôts. C’est son cheval de bataille. « Nous pensons qu’il faut repenser le commerce à l’ère du digital pour assurer la diversité du commerce de demain ».
 
C’est le constat de désertification des centres-villes qui a poussé Wishibam à s’investir dans ce domaine en proposant, bien avant la crise d’aider les petites enseignes à vendre en ligne, selon les mêmes méthode que la grande distribution, et ainsi pouvoir maintenir leur espace commercial en vie. Aider les petits commerces des centres-villes à faire leur transition digitale, c’est même le cœur de métier de l’entreprise. 
 
« Face à l’épidémie du Covid-19, Wishibam se mobilise et offre ses services gratuitement à tous les commerçants qui le demandent ! »

Car ce n’est un secret pour personne. Les petits commerces de proximité se meurent, laissant la place à des franchises internationales. Depuis 2010, la vacance des locaux commerciaux n’a cessé d’augmenter. En 2019 elle atteignait même 11,9% dans certaines agglomérations de 25.000 habitants. En fait, aucune ville n’y échappe même les plus grandes, et le programme Action Cœur de Ville, signé en janvier 2019 par Jacqueline Gourault, Ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales et 222 villes de France n’a pas encore produit les effets escomptés.
 
La crise sanitaire que traverse la France, ne va pas arranger la situation financière difficile dans laquelle sont déjà plongés les petits commerces. Alors qu’ils sont tous fermés, sauf ceux qui vendent des produits de première nécessité, les clients se tourne vers le commerce en ligne dont les chiffres explosent comme l’explique Charlotte Journo-Baur, au journal Ouest France, lors de l’ouverture d’un bureau Wishibam à Angers, ville sinistrée commercialement comme tant d’autres, malgré les efforts des élus locaux. « La Poste a enregistré une progression du nombre de colis de l’ordre de 30 % en quelques jours, et ce sont les grandes plateformes comme Amazon qui en profitent, au détriment du commerce de proximité », déplore la jeune chef d’entreprise. 
 
Bien sûr, comme l’analyse Charlotte Journo-Baur, les spécialistes de la vente en ligne ne sont pas les seuls responsables du déclin commercial des centres-ville. Le déplacement des populations, le coût de l’immobilier en hyper centre, les grands centres commerciaux qui ouvrent en périphérie, avec galerie marchande et parkings gratuits, constituent autant de facteurs de désertification. Et pourtant, on peut tout imaginer en matière de ville intelligente, celle-ci ne peut pas vivre sans un centre-ville attractif. 
 
Il est donc nécessaire pour Whisibam de réadapter les commerces pour en faire des « villages urbains » riches en infrastructures accessibles à pieds, avec une vie de quartier, et du dialogue. La jeune entreprise saisie donc l’opportunité de cette crise pour proposer une solution de commerce en ligne pour les petits commerçants. Elle offre même ses services gratuitement. « Face à l’épidémie du Covid-19, Wishibam se mobilise et offre ses services gratuitement à tous les commerçants qui le demandent ! ». Et de poursuivre :  « L’union fait la force, nous lancerons l’initiative si nous atteignons la masse critique de 100 commerçants ». Les commerçants intéressés peuvent rapidement prendre rendez-vous en cliquant sur ce lien. Et si ça marche, la crise sanitaire, une fois terminé aura démontré que les petits commerçants de détail peuvent se battre à armes égales avec les géants du commerce en ligne. 





              

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