Depuis l'arrivée du coronavirus la téléconsultation enregistre une forte hausse


le Samedi 4 Avril 2020 à 14:45

Depuis le début du confinement lié à la pandémie du Covid-19, les passages par les cabinets médicaux sont de plus en plus rares, les français craignant de contracter le virus dans les salles d’attente. Ils ont alors recours à la consultation en ligne ou téléconsultation une technique de consultation qui peinait jusque-là à démarrer en France.


La consultation en ligne devrait se poursuivre, sachant qu'elle toutefois présenter une difficulté pour les personnes âgées et les personnes en situation de handicap. (Photo Adobe Stock)
La consultation en ligne devrait se poursuivre, sachant qu'elle toutefois présenter une difficulté pour les personnes âgées et les personnes en situation de handicap. (Photo Adobe Stock)
Alors qu’elle est remboursée depuis septembre 2018, la consultation médicale en ligne (téléconsultation) n’a pas vraiment accroché en France, tant du côté des praticiens que des malades qui préfèrent se rendre au cabinet de leur médecin. Mais depuis la crise sanitaire sans précédent que traverse notre pays, la tendance est en train de s'inverser, la plupart préférant rester chez eux, considérant que les cabinets médicaux peuvent être des foyers d’infection. 
 
Depuis la mise en place du confinement pour réduire la propagation de l’épidémie du Covid-19 sur le territoire français, la téléconsultation est très utilisée selon les chiffres de la CNAM (Caisse Nationale d’Assurance Maladie). Entre le 23 et le 29 mars près d’un demi-million de téléconsultations ont été enregistrées, soit plus de 10% des consultations contre à peine 1% avant la crise sanitaire. C’est au moins l’un des effets positifs de cette crise sanitaire, lequel devrait permettre à la France de rattraper son retard. 
 
« C’est sûr qu’il y aura un avant et un après épidémie », déclare à l’AFP Stanislas Niox-Chateau, président et cofondateur de Doctolib, le leader de la téléconsultation en France. « Il y avait un début d’engouement des professionnels de santé l’an dernier et maintenant que c’est devenu un réflexe pour les patients, ça va changer les usages ».
 
Les plateformes de téléconsultation se frottent les mains. Depuis le début du confinement Doctolib enregistre 100 000 consultations par joue alors qu’avant ce chiffre dépassait difficilement mille. Et pour accélérer le processus, le leader français propose l’accès gratuitement, comme la plupart de ses concurrents, afin d’habituer praticiens et malades et faire en sorte qu’ils puissent continuer, une fois la crise passée. Mais pas si sûr, les malades sont très attachés au contact direct avec leur médecin. Sauf que le confinement n’est pas terminé et pourrait durer plusieurs mois, notamment pour les activités pouvant regrouper plusieurs personnes. Et ce peut être le cas des cabinets médicaux.  
 
« Ça ne remplace pas, ça s’ajoute et ça complète la consultation au cabinet et la visite à domicile »

 Remboursée par la Sécurité Sociale et fortement encouragée par l’Etat, la téléconsultation est fortement conseillée pour les malades présentant les symptômes d’une atteinte par le Covid-19. Elle permet de répondre rapidement aux questions des patients et de désengorger les urgences, tout en réduisant le risque d’exposer d’autres personnes en chemin. Ce dispositif permet aux médecins d’enclencher un processus de suivi continu qui permet au Samu de prendre le relais en cas d’aggravation de la situation. 
 
Mais tous les médecins ne sont pas adhérents d’une plateforme de téléconsultation, loin s’en faut. Alors, pour ceux qui ne sont pas encore des adeptes de la consultation en ligne il est nécessaire de les accompagner. Des plateformes de formation, proposées par l’ARS (Agence Régionale de Santé), l’Assurance Maladie, des établissements de santé… ont vu le jour. C’est le cas dans le Grand Est, épicentre de la pandémie en France où quelques 2000 médecins généralistes ont pu être formés. Des accords pourraient être passés, après la crise, avec les plateformes de téléconsultation, dont Doctolib, afin de rendre ces formations puissent être gratuite. Un moyen pour inciter plus de praticiens à l’utiliser. 
 
La crise sanitaire, liée à l’épidémie que nous connaissons aujourd’hui, encourage également la télésurveillance, une des composantes de la consultation en ligne et notamment pour les personnes suspectées d’être atteintes par le Covid-19 ou considérant l’être. Grace aux dispositifs mis en place, derniers reçoivent, matin et soir, un lien sécurisé vers un questionnaire d’autoévaluation, permettant au médecin de les rappeler si la situation s’aggrave. 
 
Si début mars, le syndicat de généralistes MG France se montrait toujours réticent par rapport à la consultation et la télésurveillance en ligne, soulignant « la difficulté de la prise de décision », depuis la montée en puissance de l’épidémie, il semble bien que la préoccupation ait changé.  « La quasi-totalité des généralistes, y compris les plus réticents, sont passés à la téléconsultation », déclarait à l’AFP Jacques Battistoni, président de MG France. « C’est la première mesure-barrière pour éviter la contamination, ce qui explique très largement ce phénomène ». 
 
Mais depuis la crise le remboursement de la téléconsultation est passé à 100% ce qui facilite aussi grandement son utilisation, sauf peut-être pour les personnes âgées et les personnes en situation de handicap, pour lesquelles une visite préalable des patients s’impose. Sans compter la difficulté d’accès à utiliser un terminal informatique pour pouvoir se connecter. « Ça ne remplace pas, ça s’ajoute et ça complète la consultation au cabinet et la visite à domicile », souligne le Dr Battistoni. 
 
Une chose est certaine, les méthodes de consultation, utilisées pendant la pandémie, devrait modifier significativement la façon dont les malades consultent leur médecin, avec un coté bénéfique : moins recourir au service des urgences pour des pathologies qui ne le nécessitent pas.  





              

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