Le Sommet International de l’Innovation en Villes Médianes (SIIViM) a été lancé en 2018 à Nevers avec une ambition claire : faire des villes intermédiaires des pionnières de la transformation durable, technologique et inclusive. En accueillant la neuvième édition en 2025, Dunkerque n’a pas simplement offert un décor : elle a offert un signal fort. Celui d’une ville industrielle en pleine reconversion écologique, pleinement cohérente avec le thème central du sommet cette année : « L’innovation va-t-elle sauver la planète ? »
Dès l’ouverture, le ton est donné : non, l’innovation ne sauvera pas le monde à elle seule. Mais bien utilisée, gouvernée, et orientée vers l’humain et la planète, elle peut éviter que nous la perdions. Et surtout, elle peut nous redonner du sens, de l’impact, et une capacité à agir collectivement.
Dès l’ouverture, le ton est donné : non, l’innovation ne sauvera pas le monde à elle seule. Mais bien utilisée, gouvernée, et orientée vers l’humain et la planète, elle peut éviter que nous la perdions. Et surtout, elle peut nous redonner du sens, de l’impact, et une capacité à agir collectivement.
De la technologie à la politique : une transition nécessaire
Le professeur Hervé Rivano, chercheur à l’INSA Lyon, l’a brillamment exprimé lors de la conférence inaugurale : l’innovation technologique n’est pas une fin, mais un cadre de réflexion et de tension entre les choix techniques, sociaux, écologiques et politiques.
Prenons l’exemple, en apparence banal, de l’éclairage public intelligent. En optimisant la lumière selon la présence humaine, on réduit les consommations d’énergie, on améliore la maintenance prédictive, on lutte contre la pollution lumineuse. Mais ce même système soulève des questions de surveillance, de sécurité perçue, de confort urbain, et même de vie privée. La lumière qui suit les piétons peut aussi être perçue comme une menace pour ceux qui redoutent d’être tracés. Et derrière ce progrès technologique se cachent des décisions d’investissement, des arbitrages environnementaux sur les composants électroniques, et une gestion des cycles de vie très différents entre LED, capteurs et infrastructure.
Autrement dit : il n’y a pas de solution technique neutre, seulement des choix politiques éclairés par la technique. L’innovation devient donc une négociation permanente entre bénéfices, risques et impacts croisés, à adapter à chaque contexte local.
Prenons l’exemple, en apparence banal, de l’éclairage public intelligent. En optimisant la lumière selon la présence humaine, on réduit les consommations d’énergie, on améliore la maintenance prédictive, on lutte contre la pollution lumineuse. Mais ce même système soulève des questions de surveillance, de sécurité perçue, de confort urbain, et même de vie privée. La lumière qui suit les piétons peut aussi être perçue comme une menace pour ceux qui redoutent d’être tracés. Et derrière ce progrès technologique se cachent des décisions d’investissement, des arbitrages environnementaux sur les composants électroniques, et une gestion des cycles de vie très différents entre LED, capteurs et infrastructure.
Autrement dit : il n’y a pas de solution technique neutre, seulement des choix politiques éclairés par la technique. L’innovation devient donc une négociation permanente entre bénéfices, risques et impacts croisés, à adapter à chaque contexte local.
L’intelligence artificielle : puissance sans conscience ?
Si l’innovation est partout, l’intelligence artificielle (IA) est omniprésente. Elle était dans toutes les bouches à Dunkerque, dans les couloirs comme dans les plénières. Mais le SIIViM a su dépasser la fascination pour poser les vraies questions : que fait-on de cette technologie ? À qui profite-t-elle ? Et surtout, quelles sont ses limites ?
Comme l’a rappelé Hervé Rivano, l’IA générative, celle de ChatGPT ou de Gemini, ne comprend pas. Elle prédit. Elle extrapole. Elle reproduit. C’est un cadavre exquis algorithmique nourri à la donnée mondiale, non un esprit doté de conscience. Elle peut produire des textes bluffants, mais aussi des hallucinations, des erreurs, et surtout, des biais massifs, fruits de corpus d’entraînement déséquilibrés culturellement, géographiquement, et linguistiquement.
Et derrière la magie, il y a des coûts colossaux :
Chez ApexTransform, nous défendons une approche souveraine, explicable, frugale de l’IA. Elle doit être un outil au service des agents et des citoyens, pas un substitut opaque à la décision publique.
Comme l’a rappelé Hervé Rivano, l’IA générative, celle de ChatGPT ou de Gemini, ne comprend pas. Elle prédit. Elle extrapole. Elle reproduit. C’est un cadavre exquis algorithmique nourri à la donnée mondiale, non un esprit doté de conscience. Elle peut produire des textes bluffants, mais aussi des hallucinations, des erreurs, et surtout, des biais massifs, fruits de corpus d’entraînement déséquilibrés culturellement, géographiquement, et linguistiquement.
Et derrière la magie, il y a des coûts colossaux :
- Des dizaines de mégawatts pour entraîner un modèle
- Des armées d’annotateurs précaires, souvent invisibles, souvent sous-payés
- Une exploitation des données privées ou non sourcées, sans consentement clair
Chez ApexTransform, nous défendons une approche souveraine, explicable, frugale de l’IA. Elle doit être un outil au service des agents et des citoyens, pas un substitut opaque à la décision publique.
Nevers : la ville pionnière du numérique responsable
S’il est une ville qui incarne cette vision humaniste et équilibrée de l’innovation, c’est bien Nevers, ville fondatrice du SIIViM. Dès 2021, Nevers Agglomération a obtenu le label Numérique Responsable, devenant la première collectivité française à s’engager formellement dans une démarche de sobriété numérique, d’éthique de la donnée et de performance utile.
Sous l’impulsion de son président Denis Thuriot, Nevers ne se contente pas de numériser pour moderniser. Elle transforme pour mieux servir, avec des objectifs clairs :
Enfin, avec le programme Écrin, dédié au soutien de l’économie circulaire locale, Nevers montre que l’innovation territoriale peut être industrielle, environnementale et sociale à la fois.
Sous l’impulsion de son président Denis Thuriot, Nevers ne se contente pas de numériser pour moderniser. Elle transforme pour mieux servir, avec des objectifs clairs :
- Réduction de l’empreinte énergétique des systèmes informatiques
- Réemploi des équipements et mobilier urbain via l’économie circulaire
- Généralisation des “éco-centres” inspirés du Québec, combinant recyclage, réutilisation, et pédagogie environnementale
Enfin, avec le programme Écrin, dédié au soutien de l’économie circulaire locale, Nevers montre que l’innovation territoriale peut être industrielle, environnementale et sociale à la fois.
Dunkerque : du pétrole à la ville durable
À l’autre bout du spectre, Dunkerque représente le symbole d’une reconversion réussie. Ville fondée sur l’industrie lourde et le pétrole bon marché, elle était encore récemment perçue comme un bastion d’une époque révolue. En réalité, elle est aujourd’hui le laboratoire européen de la réindustrialisation verte, grâce à une stratégie assumée par son maire Patrice Vergriete :
changer de modèle.
Cela passe par :
changer de modèle.
Cela passe par :
- La gratuité totale des transports en commun, qui a triplé la fréquentation
- Une densification urbaine conditionnée à la proximité des arrêts de bus
- Le refus d’implanter des industries carbonées, même porteuses d’emplois, si elles n’apportent pas de valeur écologique ou systémique
- Le développement de réseaux de chaleur alimentés par l’industrie (ArcelorMittal) et l’éolien offshore
- L’usage intelligent de la donnée dans la gestion des déchets, de l’eau ou de l’énergie
Shawinigan : la ville qui s’est relevée par l’innovation
Du côté du Québec, Shawinigan, représentée par son maire Michel Angers, incarne une autre trajectoire inspirante. Ancienne capitale industrielle, elle a connu l’effondrement économique et social. Elle aurait pu sombrer. Elle a choisi de rebondir par l’entrepreneuriat, la reconversion et l’innovation locale.
Aujourd’hui, Shawinigan est :
Aujourd’hui, Shawinigan est :
- Un centre de l’innovation sociale et économique au Québec
- Un acteur fort de la mutualisation des outils numériques entre villes
- Un partenaire de la souveraineté énergétique avec des projets dans l’électrification des transports
- Une ville qui expérimente l’IA non pas pour réduire les emplois, mais pour réaffecter les agents à des missions à plus forte valeur humaine
Les villes médianes : clés de voûte de la transformation écologique
Ce que montre le SIIViM 2025, au-delà des projets, c’est un modèle. Les villes médianes :
- Sont agiles : elles testent plus vite que les métropoles
- Sont accessibles : elles permettent l’acculturation citoyenne à l’innovation
- Sont résilientes : elles peuvent pivoter sans explosion budgétaire
- Sont ancrées : elles ne subissent pas l’innovation, elles la façonnent
Ce que nous portons chez ApexTransform
Chez ApexTransform, nous croyons en une innovation de contexte, utile, lisible, orientée vers l’humain et le vivant. Nous accompagnons les villes, agglomérations et entreprises dans :
- La définition de stratégies IA et numériques responsables
- La mise en place d’écosystèmes collaboratifs publics-privés
- L’expérimentation de solutions frugales à fort impact
- Le lien entre transitions écologiques et technologies de confiance
Conclusion : L’innovation ne sauvera pas la planète. Mais elle peut sauver notre capacité à choisir.
Le SIIViM 2025 a démontré que l’innovation, loin d’être une fuite en avant, peut redevenir un projet de société. Une manière d’habiter le monde, de gérer nos ressources, de redéfinir notre rapport au progrès.
Mais cela suppose :
Mais cela suppose :
- Du courage politique, pour trancher
- Des capacités critiques, pour comprendre
- Des gouvernances locales solides, pour piloter