La ferme solaire de Marcoussis, un pas vers l'indépendance énergétique de l'Île-de-France


le Jeudi 13 Janvier 2022 à 16:28

Elle a beau être la plus grande d’Île-de-France, la ferme solaire de Marcoussis (Essonne) ne couvrira pas tous les besoins électriques de la capitale. Mais avec ses 58 296 panneaux photovoltaïques pour une puissance délivrée de 20,3 Mégawatts, la ferme solaire installée par ENGIE Green, filiale du groupe industriel ENGIE, et le Syndical Intercommunal pour le gaz et l’électricité en Ile-de-France (SIGEIF) permet d’assurer la consommation électrique annuelle d’une ville de 10 000 habitants, celle de Marcoussis, et même plus.


La ferme solaire de Marcoussis (photo ENGIE)
La ferme solaire de Marcoussis (photo ENGIE)
Né de la fusion entre Gaz de France et Suez, ENGIE est un groupe industriel énergétique français, le troisième groupe mondial dans le secteur de l’énergie et plus particulièrement l’électricité et le gaz. Désormais très investi dans la transition vers un monde bas carbone, ce groupe qui fait figure de référence a lancé une entité spécialisée dans le solaire et l’éolien : « ENGIE Green  ». C’est cette filiale qui a investi, avec Syndical Intercommunal pour le gaz et l’électricité en Ile-de-France (SIGEIF), dans la construction de la plus grande ferme solaire de la région parisienne, sur le site de Marcoussis, une ville de 8300 habitants située dans le département de l’Essonne, au sud-ouest de Paris.
 
« ENGIE Green gère les projets photovoltaïques et éolien on shore du groupe Engie en France avec des équipes réparties sur tout la France, qui gèrent des projets de la phase initiale jusqu’au démantèlement, c’est-à-dire la prospection, le développement, le financement, la construction et l’exploitation, sur une durée qui va s’étaler sur une quarantaine d’années », explique Nicolas Giuliano, le directeur développement d’ENGIE Green (voir entretien vidéo). 
 
Cette filiale qui s’appuie sur 600 collaborateurs dont l’expertise dans la mesure du vent, du soleil, la biodiversité mais aussi les technologies et leur évolution, est reconnue, permet de proposer des projets techniquement aboutis, aux collectivités mais aussi aux habitants des communes concernées par des projets solaires et/ou éolien.
 
La ferme solaire de Marcoussis est désormais est le site de référence d’ENGIE Green. Le projet a été lancé en septembre 2017, en collaboration avec la ville francilienne, propriétaire du site, mais aussi les habitants puisque cette centrale solaire a fait l’objet d’un financement participatif dans lequel chacun a pu investir. 
 
« Les énergies renouvelables ont un fort potentiel en matière de fourniture d’énergie électrique, quelle que soit la demande, avec des prix raisonnables pour le consommateur. »

 « C’est un projet qui est à l’initiative d’Olivier Thomas, le maire de Marcoussis, commune qui possédait une friche avec des remblais de la ligne TGV », poursuit Nicolas Giuliano. « Il a été développé en partenariat avec les acteurs locaux mais aussi avec une campagne de crowdfunding levée localement qui a matérialisé l’envie des citoyens d’accompagner la transition énergétique, tout en leur offrant un produit financier au rendement intéressant et au risque contrôlé ». La campagne de financement participatif a permis de lever 1,395 millions d’euros auprès des habitants de la région, dont 528 000 euros auprès des habitants de Marcoussis. L’ensemble du projet a couté 18,8 millions d’Euros
 
Mis en service en septembre 2021, inaugurée en octobre par Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, cette ferme solaire, la plus importante d’Île-de-France, dispose de 58 296 panneaux photovoltaïques, installés sur une surface de 23 hectares. Elle est capable de délivrer 21 000 MWh de production annuelle, soit la consommation électrique d’une ville de 10 000 habitants, c’est-à-dire plus que la ville de Marcoussis elle-même. Les entreprises installées sur la région vont donc en profiter. 
 
A titre de comparaison, un réacteur nucléaire de 900 MW produit en moyenne chaque mois 500 000 MWh, ce qui correspond à la consommation de 400 000 foyers environ (source EDF France). Il faudra donc beaucoup de centrales de ce type pour alimenter l’ensemble de l’Île-de-France, laquelle consomme 66,7 TWh, selon les conditions climatiques. C’est donc une goutte d’eau dans l’océan, mais un moyen de réduire la dépendance nucléaire dont nous faisons l’objet pour ce qui concerne l’énergie électrique.
 
« Aujourd’hui ENGIE Green met en service 400 MW par an (solaire et éolien on shore – NDLR) sur une trentaine de sites en France », souligne Nicolas Giuliano. « Marcoussis c’est une goutte d’eau, mais en mettant bout à bout toutes ces gouttes, l’éolien et le solaire commencent à peser de manière importante dans le mix-énergétique, alors que ce n’était pas le cas il y a dix ans ».
 
Les technologies employées pour fournir une énergie renouvelable, auxquelles s’ajoutent d’autres comme le gaz vert issu de la méthanisation, pris en charge par une autre entité du groupe ENGIE, s’améliorent au fil des ans. Que ce soit au niveau des panneaux photovoltaïques comme des éoliennes, les technologies employées permettent d’obtenir des rendements de plus en plus importants, à surface égale sur le terrain. Mais, reste la montée en puissance de la demande, notamment avec le développement de la voiture électrique. 
 
« Selon des études faites par des organismes qui font autorité, l’énergie renouvelable pourrait couvrir l’ensemble des besoins en électricité, mais ce sont des choix politiques, technologiques et économiques », confirme le directeur développement d’ENGIE Green.  « Ce que l’on sait c’est que les énergies renouvelables ont un fort potentiel en matière de fourniture d’énergie électrique, quelle que soit la demande, avec des prix raisonnables pour le consommateur.  Mais pour cela il faut accélérer des processus d’autorisation relativement long aujourd’hui dans notre pays. Il faut que l’État se saisisse rapidement du sujet ». 
 
Outre sa contribution à la réduction de la dépendance énergétique de la région Île-de-France, l’installation de Marcoussis qui permet à la collectivité de profiter des retombées locatives, s’intègre aussi dans une démarche écologique avec la prise en compte de la biodiversité locale (faune et flore) mais aussi le maintien et le renforcement des zones boisées, permettant une meilleure intégration de l’équipement dans le paysage. 
 






              

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