Le camping collaboratif : un mode de loisirs qui attire un nombre croissant de vacanciers.


le Lundi 8 Août 2022 à 10:53

Partir en vacances en camping, sur des terrains spécialement aménagés, redevient tendance. Que ce soit sous des toiles de tentes, des bungalows et autre mobil homes, le prix est souvent plus attractif que la location d’une maison ou d’un appartement. Encore plus quand les campeurs participent aux taches quotidiennes, comme c’est le cas des terrains gérés par le Groupement des Campeurs Universitaires (GCU).


Le terrain de camping de Borm-les-Mimosas (Var) (Photo GCU)
Le terrain de camping de Borm-les-Mimosas (Var) (Photo GCU)
Vingt euros la nuit, un tarif imbattable pour profiter en famille de ses vacances estivales.  Mais pour ce prix il faudra participer aux tâches quotidiennes qui incombent à toute vie en collectivité. Un moyen de tisser des liens et recréer le bien vivre ensemble qui manque peut-être à certains. 
 
Créées en 1937, après le Front Populaire, par des adhérents de la mutuelle d’assurance MAIF ( Mutuelle d’assurance des instituteurs de France), les campings du Groupement des Campeurs Universitaires, séduit de plus en plus de monde. Et ce n’est seulement le prix qui attire les campeurs, même si celui permet de faire profiter ceux qui sont moins à l’aise financièrement, de vacances toutes aussi agréables que les autres, c'’est aussi l’ambiance, la vie en communauté, dans un bon état d'esprit, l'esprit mutualiste.
 
En échange de ces tarifs très avantageux, que ce soit à Aiguebelette le lac, Borme les Mimosas, Cap Breton ou encore Douarnenez, dans la centaine de site que compte l'association à but non lucratif, chaque campeur doit participer aux tâches du camping. C’est-à-dire qu’il devra tenir l'accueil, faire les comptes, passer la serpillère... « C'est très bien organisé, il n'y a aucun souci », confie Philippe, ancien prof d’EPS à la retraite, adhérent de longue date de l’association, qui remplit la fonction de chef de village au camping de la Croix Valmer dans le Var, au micro de France Info.
 
Dans les campings du GCU, ne cherchez pas le Directeur, il n’y en pas. C’est un chef des campeurs, élu chaque semaine en en assemblée de ceux qui ont choisi cette destination pour passer leurs vacances. Sa mission s’il l’accepte, consiste à « voir si tout se passe bien, si les gens font bien le nettoyage, si les équipes sont bien en place », explique l’ancien prof d’Éducation Physique et Sportive. Participer aux tâches quotidiennes d’entretien et nettoyer, c’est un principe assumé par les adhérents. Ils le connaissent et participent sans broncher. « Chaque soir, les campeurs découvrent sur le tableau de service les consignes du lendemain », poursuit Philippe. 
 
Dans le camping de la Croix Valmer qui dispose de 53 emplacements, dont une partie avec vue sur la mer, à quelques encablures de Saint Tropez, c’est Olivier, un autre adhérent de longue date des GCU, qui est chargé du nettoyage des sanitaires. « Ça demande une heure sur la durée du séjour, ce n’est pas énorme », explique Olivier qui exécute sa tâche avec le sourire. D’autant plus facilement que dans les camping collaboratifs chacun se respecte et sait qu’il devra à un moment ou un autre, passer par cette tâche pour le moins ingrate. 
 
« Une association fondée sur des principes d'autogestion, de tolérance et de laïcité »

 
« Les campings GCU sont beaucoup moins chers que les autres campings et on est dans un très bel espace », explique Olivier tout en balayant les sols des sanitaires. Si les tarifs sont aussi abordables c’est qu’il n’y a pas de personnel d’entretien, pas de piscine et ses accessoires, pas de ménage. Du camping à l’ancienne, mais dans des emplacements, à la mer et à la montagne, du même niveau que les autres, plus couteux. Chacun ses moyens et des vacances à la mer et à la montagne, pour tous. 
 
Lorsque les terrains du Groupement des Campeurs Universitaires ont été ouverts, dans les années où les campings n’étaient pas les villages de vacances d'aujourd'hui avec restaurant, piscines et jeux d’eaux, supermarché… Le concept était de permettre aux enseignants de partir faire du camping de manière économique. Depuis 2015, l’association qui compte aujourd’hui 48 000 adhérents, ouvre ses campings à tous. 
 
« Les profils d’aujourd’hui sont un peu comparables aux enseignants : plutôt assez jeunes, avec un pouvoir d'achat pas forcément très développé, qui cherche un endroit tranquille et peu cher pour passer les vacances en bord de mer », explique Ludovic BROUSSAUD, l'un des 18 administrateurs de l'association, au micro de France Info. 
 
« Quand on fait 1 200 km pour descendre, on a un budget carburant et péages qui augmente. Ça contribue à pouvoir partir deux semaines, sans que ça grève le budget des vacances », confirme Gwenola, une fonctionnaire territoriale rennaise, pas vraiment adepte du camping, mais qui a pris goût, le prix restant l’un des arguments, surtout en période inflationnaire. 
 
C’est surtout l’ambiance qui retient les campeurs et leur donne envie de revenir. « C'est une grande famille, et un vrai plaisir », souligne le chef des campeurs de la Croix Valmer. 
 
« Fondé dès son origine sur les principes d'autogestion, de tolérance et de laïcité, le GCU regroupe toutes les personnes partageant ses valeurs fondatrices humaines, laïques, solidaires et conviviales, acceptant sa conception du camping basée sur le bénévolat et la gestion participative et adhérant sans restriction à ses statuts, son règlement intérieur et ses consignes de fonctionnement », peut-on lire sur le site web du Groupement des Campeurs Universitaires.
 
Le GCU gère actuellement une centaine de terrains de camping répartis sur toute la France et propose des partenariats avec d'autres camping, sur le territoire et en Europe. Il est devenu la première association française de camping-caravaning.





              

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