Le gouvernement veut encourager la pratique régulière du covoiturage


le Mardi 13 Décembre 2022 à 15:11

Afin de réduire la pollution, notamment dans les zones urbaines, le Gouvernement français a présenté ce lundi un nouveau plan de 150 millions d’Euros, visant à démocratiser le covoiturage afin de lutter contre la crise énergétique et le réchauffement climatique. Les conducteurs qui opteront pour cette pratique au quotidien pourront toucher un prime de 100 euros.


Les plateformes sont de plus en plus nombreuses, mais le nombre de covoitureurs est encore trop faible (photo d'illustration Adobe Stock)
Les plateformes sont de plus en plus nombreuses, mais le nombre de covoitureurs est encore trop faible (photo d'illustration Adobe Stock)
Fin 2019, Elisabeth BORNE, alors ministre de la transition écologique, lançait un plan visant à faire du covoiturage une évidence pour les conducteurs, avec un objectif :  faire en sorte que trois millions de trajets automobiles soient effectués quotidiennement en covoiturage. 4 ans plus tard on est loin du compte puisque seulement 900 000 trajets sont effectués chaque mois en utilisant ce principe de mobilité.
 
L’actuel ministre de la transition écologique, Christophe BÉCHU, repart au combat, avec un encouragement de 100 € pour les automobilistes qui accepteront de partager leur véhicule, avec les mêmes objectifs que ses prédécesseurs : faire en sorte que d’ici 2027, trois millions de trajets soient covoiturés, ce qui représenterait, selon le ministre, « 4 à 5 millions de tonnes de dioxyde de carbone évitées ». Cette nouvelle proposition qui vise à faire du covoiturage une norme, fait l’objet d’une incitation financière pour les conducteurs mais aussi pour les collectivités qui investiront dans des espaces de covoiturage.  
 
Dans les faits, cette prime de 100 euros sera mise en place dès le 1er janvier 2023 pour les conducteurs qui se lancent dans le covoiturage et donc pas pour ceux qui le pratiquent déjà. Pour le ministre de la Transition écologique, il s’agit « d'apporter un coup d'accélérateur à la pratique ». Les conducteurs qui partageront leur véhicule à partir du début de l’année recevront 25 euros minimum à l'inscription. Le reste sera versé lors du dixième trajet à condition que celui-ci soit effectué dans un délai de 3 mois à compter du premier covoiturage. La somme correspondante sera reversée par les plateformes de covoiturage de façon progressive.
 
Une solution qui réjouit, Adrien TAHON, le directeur de la BlaBlacar, concerné par cette mesure incitative. « Il s'agit en réalité d'un double bonus pour les nouveaux utilisateurs : bonus de 100 euros pour le covoiturage longue distance, pour les trajets de plus de 80 kilomètres et un bonus de 100 euros pour le covoiturage domicile-travail pour les distances de moins de 80 kilomètres », déclarait le directeur de la première plateforme de covoiturage au micro de FranceInfo. Selon ce dernier, cette initiative aura un effet sur la pollution en réduisant la quantité de C02 émis, sur la qualité de l’air, mais aussi sur le pouvoir d’achat des ménages. Et c’est, pour l’exécutif le point qui pourrait faire basculer les conducteurs qui peinent à financer leurs trajets quotidiens. 
 
« Un conducteur qui choisit de covoiturer régulièrement sur ses trajets du quotidien peut économiser plus de 1.000 euros par an » 

Si la pratique du covoiturage s’est quelque peu accentuée ces derniers temps avec l’augmentation du prix des carburants et les difficultés d’approvisionnement, le nombre de pratiquant est loin d’être suffisant puisque le nombre d’autosolistes (conducteur seul dans sa voiture) atteint chaque jour le chiffre de 50 millions. Vouloir le réduire de 3 millions en quatre ans n’est donc pas inconcevable.
 
Si les annonces de l’exécutif ont donc pour objectif d'attirer de nouveaux adeptes, elles permettent d’« entretenir l’effet boule de neige,  le plus difficile étant de faire son premier covoiturage », affirme Olivier BINET, président de la plateforme de covoiturage Karos financée par collectivités et entreprises, dans La Tribune. Selon ses chiffres 90% des conducteurs qui font le saut enchaînent 80 covoiturages sur les 12 premiers mois.
 
« L'idée est de convaincre des automobilistes au-delà des catégories les moins aisées, pour qui ces économies sont essentielles », poursuit Olivier BINET. « Ce bonus va être une première étape vers un usage plus fréquent. Un conducteur qui choisit de covoiturer régulièrement sur ses trajets du quotidien peut économiser plus de 1.000 euros par an », ajoute Nicolas BRUSSON, co-fondateur de Blablacar.
 
L’argument financier est également mis en avant par le gouvernement. Le covoiturage est « une réponse à l'augmentation des prix du carburant, complémentaire des mesures que nous avons déjà mises en œuvre pour les Français comme la ristourne carburant ou encore l'aide pour les travailleurs modestes », confirme Agnès PANNIER-RUNACHER dans La Tribune.





              

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