Nos enfants auront-ils encore de l’eau au robinet ?


le Jeudi 20 Octobre 2022 à 11:12

C’est la question que posent les entreprises adhérentes de l’association des « Canalisateurs du Sud-Est », spécialisées dans la pose et la réhabilitation de canalisations d’eau potable, d’eaux usées, d’irrigation et de gaz. Réunies le 7 octobre dernier, à Fort Barraux (38), dans le cadre de la 20e édition des Rencontres Régionales de l’Eau des Canalisateurs du Sud-Est, 170 entreprises ont planché sur le thème de la « Transition énergétique, un vrai défi pour les réseaux d’eau potable ». Un programme plus que jamais d’actualité.


Michel Réguillon, président des Canalisateurs du Sud-Est et Pierre Rampa, président des Canalisateurs (au centre et au fond) entourés des intervenants à la 20e Rencontre régionale de l'eau et de l'assainissement (photo les Canalisateurs du Sud-Est)
Michel Réguillon, président des Canalisateurs du Sud-Est et Pierre Rampa, président des Canalisateurs (au centre et au fond) entourés des intervenants à la 20e Rencontre régionale de l'eau et de l'assainissement (photo les Canalisateurs du Sud-Est)
En première ligne de la distribution de l’eau les entreprises spécialisées dans la pose et la réhabilitation de canalisations d’eau potable, d’eaux usées, d’irrigation et de gaz, entendent bien rappeler leur détermination en matière de préservation d’une ressource indispensable, l’eau, plus que jamais menacée. La baisse importante des rivières et des nappes phréatiques, a rappelé à tout un chacun, cet été, combien cette ressource était fragile et qu’il fallait tout mettre en œuvre pour la protéger et surtout ne pas la gaspiller. Il est donc temps de tirer la sonnette d'alarme. 
 
Pour les Canalisateurs du Sud-Est, la valeur de l’eau est plus que jamais au centre des préoccupations des entreprises adhérentes. Cela passe par l’amélioration de la connaissance patrimoniale pour mettre le bon euro au bon endroit et réfléchir collégialement sur une possible augmentation du prix de l’eau. Pour les entreprises présente il s’agit de préparer l’avenir, afin que les futures générations aient de l’eau au robinet. Et quand on sait que certaines communes du sud ont été privées d’eau cet été, l’enjeu est de taille.
 
« Notre objectif est de laisser aux générations futures un réseau en bon état et de renforcer nos moyens pour entretenir le patrimoine à un bon niveau ! Suppression des rejets directs, chasse aux fuites et capture d’informations pour détecter le plus tôt possible les cas où la ressource se tarit sont nos priorités ! » a souligné en ouverture des échanges François BERNIGAUD, vice-président en charge de l’eau et de l’assainissement de la Communauté de Communes Le Grésivaudan (38). 
 
Avec 234 captages, 2 000 km de réseau qui acheminent 6 millions de m3 pour la ville de Grenoble et 29 stations d’épuration, l’entretien du patrimoine est une problématique importante pour la collectivité iséroise, qui s’est également fortement investie sur les enjeux énergétiques. Avec déjà 4 sites de turbinage d’eau potable qui produisent de l’hydroélectricité, elle réfléchit à la production d’eau chaude à partir des eaux usées afin de moins pomper dans les nappes. 
 
« Donner un vrai prix à l’eau et à ce que les maîtres d’ouvrage font, est fondamental » 

Pour les acteurs de la distribution l’eau, l’action passe par une logique partenariale forte, ancrée dans les territoires : le trinôme « Maitrise d’œuvre - Maitrise d’ouvrage – Entreprises » Ce trinôme doit œuvrer pour protéger l’eau, créer et consolider ses infrastructures et lutter contre la pollution, a souligné Lionel EPALLE, représentant de CINOV Ingénierie. « Nous croyons à l’intelligence collective et raisonnons à plusieurs échelles pour un accès équitable à l’eau : évaluation des besoins, études en amont, montée en compétence des donneurs d’ordre et ouverture de variantes raisonnées ». 
 
Cela passe inévitablement, pour ces acteurs, par une augmentation inévitable du prix de l’eau pour permettre aux maitre d'ouvrage d'investir dans des solutions de captage et des nouvelles canalisations, mais aussi une maitrise de la qualité des services, et notamment le contrôle des fuites sur certains réseaux vieillissants. 
 
« Donner un vrai prix à l’eau et à ce que les maîtres d’ouvrage font, est fondamental » soulignait Nicolas ALBAN, directeur de la délégation territoriale de Lyon de l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse, qui refuse de subventionner les communes qui n’appliquent pas le tarif minimum de 1€/m3 « Ce ne sont pas les aides de l’agence de l’eau qui vont aider. Le système doit s’autofinancer. Il faut réfléchir sérieusement à augmenter le prix de l’eau pour prépare l’avenir de nos enfants ! »  L’Agence encourage aussi à travailler sur les interconnexions pour sécuriser les approvisionnements en eau potable.
 
Selon les participants aux tables rondes, organisées lors de cette rencontre annuelle, les bonnes pratiques passent par une bonne gestion du patrimoine hydrographique. « L’archivage des données et la cartographie sont une matière première déterminante pour sécuriser l’approvisionnement à peu de frais, avec le meilleur retour sur investissement » selon Fabrice MOLINIER, directeur de l’Eau et de l’Aménagement de la Communauté de Communes Val Vanoise (73).
 
L’étude patrimoniale permet en effet de « mettre le bon euro au bon endroit » a précisé Bernard CHAVEROT président du Syndicat des Eaux du Monts du Lyonnais (69) qui renouvèle chaque année 20 km de canalisations sur son territoire de 10 communes. Les solutions de détection de fuites actuelles sont très efficaces et permettent un repérage au mètre près. « Nous faisons confiance aux ingénieurs » précisait le président en insistant sur l’importance de la culture du dialogue et en demandant aux communes de leur indiquer quand elles changent de canalisations.
 
Enfin, l’eau est le 1er chantier de la Planification écologique du gouvernement a rappelé Pierre RAMPA, président des Canalisateurs, en clôture des échanges : « La priorité est de redonner une place prépondérante à l’eau au même titre que l’énergie ».  De toute évidence, l’eau est devenue un sujet prioritaire pour le développement économique, agricole, touristique des territoires. La biodiversité en est également dépendante. 





              

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