Première mondiale : une usine de fabrication de piles à hydrogène forte puissance s’installe en France


le Jeudi 12 Décembre 2019 à 16:09

Alternative aux batteries dont le recyclage est loin d’être assuré, la pile à combustible, est l’une des solutions pour la transition énergétique. Cette technique, déjà utilisée pour les voitures et les vélos, le sera désormais pour les besoins industriels puisque qu’Hydrogène de France (HDF) vient d’annoncer la construction, dans la métropole bordelaise, de la première usine au monde de fabrication en série de piles à hydrogène de forte puissance.


Les piles HDF peuvent stocker l'énergie produite par toutes les sources fournissant de l'énergie électrique (Photo HDF)
Les piles HDF peuvent stocker l'énergie produite par toutes les sources fournissant de l'énergie électrique (Photo HDF)
Et si les centrales électriques thermiques passaient à l’hydrogène ? Cette question devient une réalité grâce à Hydrogène de France (HDF), société spécialiste des technologies hydrogène implantée à Lormont (33), qui développe, finance, construit et exploite des infrastructures industrielles de production d’électricité de plusieurs mégawatts. HDF qui s’apprête à installer sa première usine de fabrication de piles à combustible forte puissance en France n’en est pas à sa première expérience. S’affichant comme le pionner en matière de fabrication de piles à combustible, l’entreprise a installé et mis en service en 2019, en Martinique, une pile à combustible d’une puissance de 1MW. Baptisé « ClearGen », ce projet permet de valoriser l’hydrogène coproduit par la raffinerie de pétrole de la Société anonyme de la raffinerie des Antilles (SARA), basée sur la commune du Lamentin, en le transformant en électricité. 
 
Certes la chaine n’est pas complètement vertueuse puisqu’elle utilise l’énergie fossile pour produire l’hydrogène dont les piles ont besoin, mais elle contribue à réduire le recours à d’autres énergies, comme le charbon ou le nucléaire pour alimenter des centrales thermiques de forte puissance. C’est un premier pas important vers la transition écologique. 
 
Forte de cette première, HDF va installer sa première usine de de production de piles à combustible (PAC) à Bordeaux. Cette usine qui va couter la bagatelle de 15 millions d’Euros, sera capable de produire l’équivalent de 50 MW par an. Ce qui est peu au regard d’une centrale nucléaire dont un seul réacteur, permet de produire en moyenne 900 MW, cette unité permettra de produire en série des PAC de forte puissance de 1 MW, selon la technologie PEM (Proton Exchange Membrane) utilisables dans l’industrie. 
 
Cette prouesse technologique est réalisable grâce à un transfert de technologie passé avec la société canadienne « Ballard Power Systems », cette dernière disposant de la technologie la plus déployée au monde. Cet accord, signé le 10 décembre dernier, devrait permettre de proposer des PAC de forte puissance dont les performances et les prix sont adaptés au marché de l’énergie. 
 
« La standardisation de cette brique stratégique permettra la production d’une électricité non polluante et compétitive à grande échelle », affirme Damien HAVARD, Président fondateur de HDF. « Notre entreprise apporte la solution industrielle qui manquait pour développer le stockage massif d’énergie renouvelable. Les perspectives commerciales sont immenses ».

 

Plus de 100 emplois créés dans la métropole bordelaise

HDF qui possède désormais plusieurs longueurs d’avance sur le marché de la pile à combustible, entend jouer un rôle de précurseur sur le marché naissant de l’hydrogène. Cette énergie considérée par les industriels et les gouvernements comme une des solutions pour la transition énergétique, se développe dans plusieurs directions, notamment dans celle de la mobilité, avec les véhicules automobiles et les cycles, mais aussi dans les installations fixe. Une des cibles potentielles étant les bateaux de croisière lorsqu’ils font escales dans les ports. L’utilisation de cette technologie permettrait d’en réduire localement l’impact carbone. 
 
La vision de l’industriel repose sur le développement de l’hydrogène comme carburant et vecteur du stockage de l’énergie. Une énergie non polluante, qui n’utilise pas des matériaux rares et ne posera pas de problème de recyclage comme c’est le cas des batteries classiques. « Les énergies renouvelables ont conquis leur place dans le monde de l’énergie en réussissant le pari de la compétitivité, nous pensons que le temps est venu de relever le deuxième pari, celui de leur intermittence » affirme l’industriel.
 
Le programme d’HDF a démarré il y a trois ans, après un échange avec les principaux acteurs mondiaux de la pile à combustible. « Le choix du partenaire s’est porté tout naturellement l’entreprise Ballard qui a su démontrer son retour d’expérience, sa capacité industrielle et la durée de vie de ses cœurs de piles », poursuit le spécialiste des technologies hydrogène. 
 
L’usine bordelaise qui produira sous la marque « HDF Industry », intégrera les cœurs de pile Ballard avec une capacité de production de 50 MW par an dans les 5 ans. Le site qui créera plusieurs centaines d’emploi en Nouvelle Aquitaine et concentrera 70% de sa valeur ajoutée en France, devrait monter en puissance pour produire plusieurs centaines de mégawatts. 
 
HDF a conçu les centrales Renewstable® lesquelles captent une énergie renouvelable intermittente pour la stocker massivement sous forme d’hydrogène afin de produire une électricité stable, 24h/24, pilotable comme une centrale thermique et à un prix compétitif. La première centrale de ce type est en fin de développement en Guyane. Cette centrale, première de ce type au monde devrait pouvoir fournir une électricité stable et non polluante à 10 000 foyers. 





              

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