Transition énergétique : Angers mise sur le biogaz


le Mercredi 11 Avril 2018 à 21:23

Traiter les boues de la station de dépollution de la Baumette, la plus importante de la communauté urbaine d'Angers, pour en faire du biogaz, l'idée n'est pas nouvelle. Mais réinjecter ce gaz dans le réseau de gaz naturel et s'en servir pour faire rouler les bus, c'est la démarche dans laquelle s'investit désormais l'agglomération angevine, affirmant ainsi sa volonté de s'impliquer dans une démarche écologique et responsable.


Christelle Rougebief , Directrice Clients-Territoires de GRDF en région Ouest et Christophe Béchu, Président d'Angers Loire Métropole et Maire d'Angers, actionnent la vanne qui permet de mettre en service l'injection du biogaz dans le réseau de gaz naturel.
Christelle Rougebief , Directrice Clients-Territoires de GRDF en région Ouest et Christophe Béchu, Président d'Angers Loire Métropole et Maire d'Angers, actionnent la vanne qui permet de mettre en service l'injection du biogaz dans le réseau de gaz naturel.

Angers Loire Métropole a l'ambition de mettre en œuvre une politique énergétique responsable et respectueuse des principes de développement durable » a déclaré ce 9 avril, ,Christophe Béchu, le président de la communauté urbaine d'Angers, lors de l'ouverture de la vanne qui permet désormais à l'unité de méthanisation installée dans l'enceinte de la STation d'ÉPuration des eaux usées (STEP) de la Baumette, d'injecter du biométhane, c'est à dire du « gaz vert », dans le réseau de gaz naturel exploité par GRDF. « La communauté urbaine confirme ainsi sont statut de pionnière en matière de transition énergétique », a ajouté le Président.

La station de dépollution de la Baumette, première de la région des Pays de la Loire, a injecter du biométhane dans le réseau de gaz naturel, est la plus ancienne et la plus importante de la communauté urbaine d'Angers puisqu'elle traite les eaux usées d'une grande partie de la ville. Cette station située sur le bord de la Maine, dans la partie ouest de la ville, est exploitée depuis le 1er Mars 2018 par Véolia OTV Exploitation, attributaire du marché la conception et la réalisation de travaux d'optimisation de l'installation.

C'est depuis Juin 2017 que cette station modernisée, intègre une station de méthanisation à partir de déchets organiques et notamment des boues de la station d'épuration. Le méthane produit par le digesteur installé sur le site était utilisé par quatre chaudières pour l'usage de la station et l'excédent était brûlé par une torchère. Désormais ce gaz est injecté directement sur le réseau de distribution du gaz naturel exploité par GRDF (Gaz Réseau Distribution France) et vendu à l'opérateur d'énergie Engie (Ex GDF Suez).

Depuis la publication de l'arrêté du 24 juin 2014 concernant l'injection dans le réseau de gaz naturel du biométhane de STEP, la station de Strasbourg – La Wantzenau , en Alsace a été la première à profiter de l'évolution réglementaire. La communauté urbaine d'Angers lui emboîte le pas, démontrant sa volonté de s'investir dans cette démarche en faveur de la transition énergétique.


Le gaz vert, une opération écologique et rentable pour la collectivité

Issu de la fermentation de matières organiques en l'absence d'oxygène, le biométhane (ou biogaz) est un gaz produit localement a partir de déchets. Dans le cas d'Angers, il s'agit des boues traitées par la station d'épuration des eaux usées. Ce gaz est principalement constitué de 65% de méthane et 30% de dioxyde de carbone, auxquels s'ajoutent d'autres composés organiques. Comparativement le gaz naturel fossile contient 95% de méthane et seulement 1% de dioxyde de carbone. Seul le méthane est injecté dans le réseau, après élimination de l'eau et des impuretés et après ajout d'un produit chargé de masquer son odeur particulière. Après traitement, ce gaz prend le nom de biométhane. Quant au résidu organique de la production du biogaz, le digestat, il est utilisé par la filière agricole pour fertiliser les sols en remplacement des minéraux d'origine fossile.

L'unité d'Angers produira 1,5 millions de m3 de biométhane, dont la revente à hauteur de 1,5 millions d'Euros, permettra de pratiquement équilibrer les 1,523 millions d'investissement HT de l'unité de méthanisation et les frais annexes. Cet investissement a été pris en charge par la collectivité, sans aucune subvention.

L'opération s'annonce rentable pour la communauté urbaine, d'autant que ce biogaz peut permettre de faire rouler des bus et les véhicules de la collectivité. « C'est pourquoi le conseil communautaire a opté pour un renouvellement graduel de ses 159 bus vers une motorisation gaz naturel pour véhicules (GNV). Le dépôt de Saint-Barthélemy d'Anjou sera prochainement équipé d'une station permettant d'alimenter la flotte de bus opérée par Kéolis » a ajouté le président.

Une station service GNV pourrait également être installée sur le site de la Baumette. Elle alimenterait les camions-bennes pour la collecte des déchets, lesquels suivront le même processus d'évolution de motorisation que les bus. Des négociations sont en cours avec Engie pour que cette station alimente également les véhicules des opérateurs de transports et ceux des collectivités.

Du coté de Véolia OTV, chargé de la modernisation du site on étudie la mise en place d'un second méthaniseur, réservé notamment aux graisses animales. « Ces dernières ne peuvent pas être mélangées aux boues issues des eaux usées », explique Fabien BOUDAUD, responsable du service Anjou. Energie renouvelable, le biogaz a le vent en poupe, et pas seulement à Angers.







              

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