Une carte d’identité des bétons végétaux pour favoriser leur utilisation


le Mercredi 16 Juin 2021 à 15:29

Depuis une vingtaine d’année, la France s’est positionnée en précurseur des bétons obtenus à partir de particules végétales. Ces bétons « biosourcés » vont faire l’objet d’une normalisation afin de favoviser le dévéloppement de ce marché dans le cadre d’un projet intitulé NG2B, fruit d’une collaboration entre différentes structures techniques dont le Cérema (centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement)


Fruit d’une collaboration entre le Cerema, la Guilde Sable Vert, BioBuild Concept, PAREX GROUP, VICAT, AKTA, UniLaSalle et l’ENTPE, le projet NG2B « Normalisation granulats pour bétons biosourcés » qui vise à mettre en place un cadre normatif adapté aux granulats destinés aux bétons biosourcés a démarré le 1er avril 2021 pour une durée de 30 mois. Ce projet a été sélectionné lors de la troisième édition de l’Appel à projet Graine de l’Ademe « Gérer, Produire, Valoriser les Biomasses »
 
Cela fait vingt ans que la France travaille sur les bétons végétaux obtenus à partir de particules telles que le chanvre, le miscanthus, la paille de lin ou encore la balle de riz, des matériaux qui permettent d'obtenir des performances énergétiques de haut niveau. Une norme de construction, la RE2020, incite notamment à un recours plus fréquent au bois et aux matériaux biosourcés. Selon le Cerema, ex-Laboratoire des Ponts et Chaussées, devenu Centre d'Etudes et d'Expertise sur les Risques, l'Environnement, la Mobilité et l'Aménagement, « ces derniers présentent des performances environnementales tout à fait remarquables : renouvelables annuellement, ce sont des puits carbone, disponibles localement et souvent coproduits de l’agriculture non valorisés aujourd’hui ». 
 
Désormais, l’expertise et les solutions techniques qui existent en France, permettent dès-à-présent de massifier le marché, d’autant plus que le potentiel de développement est très important avec les coproduits de l’agriculture (colza, tournesol, maïs ...), le recyclage de déchets (bagasse, palettes en bois...) ou la mobilisation raisonnée d’écosystèmes naturels (roseaux, alpha, palmier d’eau ...). 
 
Malgré les nombreux travaux qui vont dans le sens de l’utilisation de ces matériaux biosourcés, « la caractérisation des bétons végétaux n’est encadrée par aucune norme », appuie le Cérema dans un communiqué. « Cette carence constitue un obstacle majeur aux conditions indispensables d’un développement de marché ». 
 
L’objectif du projet collaboratif NG2B, initié par l’établissement public et ses partenaires, est d’établir un cadre général de caractérisation et de classification des granulats végétaux en fonction de leurs origines et des caractéristiques qui impactent leurs performances. Ce cadre prendra également en compte les performances environnementales afin de faciliter l’établissement du profil des granulats et des bétons et les possibilités de substitution. 
 
« La démarche prendra soin de ne pas freiner les potentiels d’innovation qui sont l’une des richesses du domaine »
NG2B s’inscrit également dans une logique de filière et de territoire en cartographiant les approvisionnements de proximité et en établissant une véritable carte d’identité des granulats végétaux afin d’en dégager les éléments pertinents et les limites d’utilisation. 
 
Le projet s’appuie sur les nombreux travaux de recherche et développement tant en France qu’à l’international, et vise plusieurs objectifs : identifier les caractéristiques pertinentes pour qualifier et discriminer ces granulats végétaux, recenser et préciser les diverses méthodes de caractérisation existantes afin d’en dégager les éléments pertinents et les gammes de variations limites. 
 
Selon le Cérema qui s’implique à différents niveaux et spécifiquement du pilotage du comité scientifique et technique, « la démarche prendra soin de ne pas freiner les potentiels d’innovation qui sont l’une des richesses du domaine, et de n’exclure aucune solution, quelle que soit la dimension du marché visé ».
 
Depuis les agriculteurs qui cultivent les végétaux jusqu’au constructeurs, l’ensemble des acteurs de la filière des bétons végétaux sera consulté et associé au processus de décision. Dans ce cadre, la constitution du consortium repose sur une forte complémentarité entre des partenaires issus de la R&D, des filières agricoles, des industriels ou encore des applicateurs.

Pour en savoir plus sur les bétons biosourcés : www.infociments.fr/betons/betons-biosources-composants-formulations-et-usages






              

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